PHILIPPE DOUSTE-BLAZY, ministre des Solidarités, de la Santé et de la Famille, présente aujourd'hui devant le Sénat, lors de la deuxième lecture du projet de loi sur le développement des territoires ruraux, un amendement sur les règles qui encadrent la publicité collective sur les vins, elle-même assouplissant la loi Evin. Ce texte semble satisfaire les deux camps, viticulteurs et associations de prévention et de soins en alcoologie.
« Cette publicité peut comporter des références relatives aux terroirs de production, aux distinctions obtenues, aux appellations d'origine telles qu'elles sont définies à l'article L.115-1 du code de la consommation, et aux indications géographiques telles que définies dans les conventions et traités internationaux régulièrement ratifiés. Elle peut également comporter des références relatives à la couleur et aux caractéristiques olfactives et gustatives du produit ». Pour le ministre, l'amendement ainsi rédigé supprime toute référence à une caractéristique qualitative du vin pouvant augmenter la consommation d'alcool. D'ailleurs, a-t-il affirmé à l'AFP, « le gouvernement souhaite qu'il n'y ait aucune atteinte à la santé publique dans un texte de loi ». Il n'y a donc pas, selon lui, d'assouplissement de la loi Evin.
D'après Alain Suguenot, député UMP de Côte-d'Or et principal auteur du « Livre blanc » sur le vin remis au Premier ministre en juillet dernier (en faveur d'un assouplissement de la loi Evin), l'amendement aurait reçu l'assentiment de la majorité parlementaire.
Les associations de prévention et de soins en alcoologie le soutiennent également. D'après elles, il ne fait que préciser la loi actuelle sans la dénaturer.
Communiquer sur le produit, pas sur l'acte de consommation.
La grande différence avec la version retenue jusqu'à présent par l'Assemblée nationale est que cette nouvelle mouture permettrait la représentation humaine d'une personne liée à l'élaboration du produit dans les publicités du vin. Il pourrait s'agir donc d'une vigneronne mais pas d'un mannequin. Pour l'Anpaa (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie) et la FFA (Fédération française d'addictologie), le texte s'inscrit dans la continuité de la loi Evin : on peut communiquer sur le produit, pas sur l'acte de consommation. Pour sa part,la rédaction proposée par les parlementaires ouvrait aux publicitaires la possibilité de représenter des personnages dans des situations de convivialité, de réussite, de fête, de séduction, d'érotisme.
Par ailleurs, ce texte n'introduira aucune discrimination entre les boissons alcoolisées : toutes peuvent communiquer sur la couleur, l'odeur et le goût du produit. Cela, rappellent les associations, était le souhait des viticulteurs comme des acteurs de santé publique. Toutefois, elles précisent qu'elles resteront vigilantes non seulement jusqu'au vote définitif de la loi, mais au-delà, sur sa bonne application.
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