PIERRE JOLIVET est un homme fidèle. Fidèle à son coscénariste Simon Michael, l'ancien policier tombé dans le cinéma grâce aux « Ripoux », en 1984. Fidèle à ses acteurs, Vincent Lindon, qu'il avait déjà fait tourner quatre fois (« Fred », « Ma petite entreprise », « le Frère du guerrier », « Filles uniques »), et François Berléand (tous ses films, depuis « Strictement personnel », en 1984, sauf « Zim & Co », pour lequel il ne voulait que des inconnus).
C'est en partie la raison de la grande fluidité et du naturel de « Je crois que je l'aime ». Fluidité et naturel dans le scénario et les dialogues, ciselés par un duo qui, en six films, est devenu «un vieux couple» et dont le travail est comparé par le réalisateur à «un duo de trapézistes». Dans le travail des acteurs aussi, que l'on a autant de plaisir que Jolivet à retrouver, sachant que la partition est à leur mesure.
Mais la fidélité n'exclut pas d'élargir le cercle, de partir à l'aventure. Sandrine Bonnaire est là, toute pétillante, et si contente d'aborder la comédie pure, car, explique-t-elle, «contrairement à l'image qu'on peut avoir de moi, je ne me suis jamais sentie aussi dramatique ou malheureuse que mes personnages». Et Jolivet a eu la bonne idée de demander à la chanteuse Liane Foly, ravie d'avoir un vrai rôle au cinéma, d'incarner une ambitieuse Québécoise.
Le ressort comique n'est pas d'une folle originalité. Lui, patron d'une société de téléphonie qui a su prendre le tournant de la mondialisation, et elle, céramiste au tempérament indépendant, n'ont pas grand chose en commun. Or, il a le coup de foudre et comme il a eu une expérience très malheureuse, il veut tout savoir sur la belle et charge le détective de l'entreprise de l'espionner, quels que soient les moyens. De disputes en réconciliations, la conquête sera difficile mais on n'a guère de doute, dès le départ, sur l'issue de l'affaire. Pas de surprise, donc, mais des dialogues on l'a dit plutôt fins. Et une comédie sans une once de vulgarité, par les temps qui courent, cela ne se refuse pas.
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