Jeudi 10 octobre, deux généralistes parisiens sont agressés à leur cabinet respectif par un individu. Dans le 11e arrondissement, c’est une femme médecin qui est visée. L’homme l’agresse à coups de couteau. Elle en réchappera, mais avec 40 jours d’ITT. Dans le 12e, c’est un généraliste de plus de 75 ans qui est pris pour cible. Il reçoit un coup de tête de son agresseur dans la mâchoire et perdra quelques dents dans la mésaventure. Dans les deux cas, le vol est le mobile de l’agression.
Les dépositions des deux praticiens amènent la police à penser qu’ils ont été attaqués par la même personne. L’auteur des faits avait dans les deux cas une cicatrice bien visible sur la joue droite.
Le 18 octobre, une réunion a lieu à la préfecture de police de Paris entre les enquêteurs chargés de l’affaire et les présidents des conseils départementaux de Paris, des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. « Ils nous ont fait une description assez précise de l’agresseur, raconte au « Quotidien » le Dr Irène Kahn-Bensaude, présidente de l’Ordre de Paris, si bien que nous l’avons envoyé dans la foulée aux 17 000 médecins parisiens dont nous possédons l’adresse mail ».
Confondu par son ADN
L’initiative va vite se révéler payante. Le même jour, en fin d’après-midi, un radiologue du centre de Paris identifie dans sa salle d’attente l’homme dont il vient de recevoir le portrait-robot. Sans rien dire, il quitte les lieux pour aller chercher du renfort. Dans la rue, il enrôle un garçon de café et, par le plus grand des hasards, un policier en civil qui passait par là. À peine leur a-t-il expliqué la situation que l’individu sort de l’immeuble avec l’argent de sa caisse en poche. Les trois hommes réussissent à le ceinturer. Analyse ADN à l’appui, la police établira qu’il est bien l’agresseur des deux premiers médecins.
L’enquête montrera également qu’entre les deux agressions et celle du radiologue, l’homme en avait commis cinq autres, avec à chaque fois un médecin pour cible. Ironie de l’histoire, l’une d’entre elles a visé le cabinet d'un des membres de l’Ordre de Paris.
« C’est la première fois que nous envoyons un portrait-robot aux médecins, commente le Dr Kahn-Bensaude, et ça a marché. Il faut que nos confrères nous donnent une adresse mail afin qu’on puisse relayer ces alertes auprès d’eux ».
L’agresseur encourt 15 années de prison et 85 000 euros d’amende.
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