Sept heures, durée quotidienne du travail en France. C'est aussi le temps que passe quotidiennement un jeune Britannique sur sa console de jeu. Une moyenne sur les deux dernières années. L'histoire, rapportée par le « British Medical Journal », ne précise pas la part du temps restant allouée aux études par ce jeune homme.
Quoi qu'il en soit, lorsqu'il se présente en consultation à l'hôpital de Liverpool, c'est pour autre chose. Depuis deux ans environ, il se plaint de troubles de type vasomoteur de deux mains. Soumises au froid, elles blanchissent et gonflent ; au réchauffement, elles rougissent et deviennent douloureuses. Le premier diagnostic évoqué, une connectivite, est éliminé par la biologie.
Des sensations vibratoires
L'interrogatoire est donc repris plus en détail. C'est alors qu'apparaissent ces heures de labeur quotidien face à un écran de télévision connecté à une console de jeu. Plus précisément, l'adolescent est un adepte de la poignée, ou joypad, à fonction de vibration. Ce progrès dans le jeu vidéo offre au joueur des sensations vibratoires rythmées par les actions. Le jeune patient passionné de jeux de conduite de voitures décrit lui-même « des sensations de réalisme associées à l'appareil vibrant quand le véhicule virtuel sort de la route ».
AG Cleary et coll. posent alors le diagnostic de « syndrome des vibrations », bien connu chez les utilisateurs de marteau-piqueur ou de tronçonneuse thermique. Une maladie professionnelle reconnue au Royaume-Uni depuis 1985. Avec ses sept heures de jeu par jour, le jeune homme a déclenché l'équivalent ludique d'une maladie professionnelle.
Selon les auteurs, il s'agit de la première description de syndrome des vibrations chez un jeune. D'autres troubles ont déjà été décrits à la suite de l'utilisation d'ordinateurs ou leurs accessoires : le doigt du joystick (manette directionnelle), le coude de la souris (à l'image du tennis elbow) et l'ampoule palmaire du joystick.
En conclusion, les médecins britanniques considèrent que leur patient avait largement dépassé le nombre d'heures maximal recommandé par le fabricant. Et que, en raison du nombre croissant d'utilisateurs, des avertissements aux parents et aux utilisateurs devraient être fournis.
« British Medical Journal », 2 février 2002, p. 301.
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