L’association UFC-Que choisir condamne, sur la base d’une enquête de terrain, les « pratiques édifiantes » des opticiens et les « liaisons dangereuses » qu’ils entretiennent avec les complémentaires santé.
En France, le prix moyen d’une paire de lunettes est de 470 euros, rappelle l’association de consommateurs. Le remboursement de l’optique est dans le giron des mutuelles et des assureurs, l’assurance-maladie ne prenant en charge que 4 % du montant d’achat.
UFC-Que choisir a audité 1 200 opticiens de 83 départements. Dans chaque enseigne, un enquêteur anonyme a sélectionné une monture plus coûteuse que le plafond maximum de prise en charge par la complémentaire. Dans près d’un cas sur cinq (17,9 %), l’opticien propose de reporter sur le remboursement des verres le dépassement occasionné par l’achat de la monture, affirme UFC-Que choisir. Il s’agit là d’une « falsification de facture » et donc d’une « fraude », évaluée à 142 millions par an par l’association.
Elle déplore au passage l’« explosion » du montant de la cotisation annuelle moyenne à une complémentaire santé, passé de 471 euros à 651 euros par personne entre 2006 et 2013 (+38 %).
La copie insuffisante des contrats responsables
Afin de mettre fin à ce « détournement du système de santé », l’association appelle les pouvoirs publics à revoir leur copie de la réforme des contrats responsables, qui doivent être redéfinis par décret.
Selon UFC Que-choisir, la dernière version du décret limite le remboursement des lunettes par les complémentaires à 100 euros pour la monture, 350 euros pour les verres simples et 600 euros pour les verres progressifs, par période de deux ans. « Ce plafonnement des remboursements ne permet pas d’amorcer un retour à des prix acceptables, surtout s’il "voisine les cieux" et n’entre pas dans une logique de dégressivité », a commenté Alain Bazot, président de l’association.
Pour Que choisir, l’outil le plus efficace contre le surcoût de l’optique reste « la négociation des prix à travers les réseaux de soins ». « Les réseaux possèdent un double avantage, assure Alain Bazot. Les complémentaires ayant un meilleur contrôle des prix, ils permettent de lutter contre la fraude ; d’autre part, les prix pratiqués sont inférieurs de 20 à 40 % à ceux du marché. »
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