Un travail britannique présenté à l'ECCO-12* suggère que lorsqu'un enfant - surtout si c'est un jeune et si c'est un garçon - présente une tumeur cancéreuse solide, sa mère a un risque accru d'un tiers de développer un cancer du sein.
Ce travail, réalisé par l'équipe de Jilian Birch et Dong Pang (Manchester), a porté sur 2 604 enfants de moins de 15 ans inclus dans le registre des tumeurs de Manchester entre 1954 et 1996 ; enfants porteurs de : lymphomes, tumeur cérébrale, rétinoblastome (œil), tumeur de Wilms (rein), hépatoblastome, sarcome (os et muscle), tumeurs cutanées et tumeur des cellules germinales.
Parmi les mères de ces 2 604 enfants, on a observé 95 cas de cancer du sein (soit un tiers de plus que les 73,5 cas attendus). Mais si l'enfant était plus jeune que la moyenne d'âge (5,7 ans) de l'étude, le risque était augmenté de 50 % (51 cas, contre 34 attendus) ; et si l'enfant était un garçon, l'augmentation était de 60 % (64 cas, contre 40,4 attendus).
Comment expliquer ce phénomène ? « On sait que des mutations germinales de certains gènes, particulièrement le gène tumeur-suppresseur p53, accroissent grandement le risque de cancer du sein chez les jeunes femmes et le risque de certaines tumeurs chez l'enfant (par exemple, le rhabdomyosarcome). » Des gènes du métabolisme et de la régulation des estrogènes peuvent aussi être en cause ; à ce sujet, il faut se rappeler que le fœtus a un rôle actif dans ces processus.
Ces résultats pourraient aider à choisir le meilleur moment pour rechercher un cancer du sein chez la jeune femme et à intensifier le dépistage dans les périodes à haut risque.
Le cas extrême est celui d'une jeune femme qui développe un cancer du sein peu de temps après avoir donné naissance à un enfant qui, plus tard, fera un cancer ; cette situation pourrait représenter le moyen d'en apprendre davantage sur le processus impliqué dans le développement du cancer du sein en général.
* 12e Congrès européen d'oncologie clinique.
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