Prise en charge recommandée
1 - Explication de la maladie et réassurance
Sous réserve d'avoir fait pratiquer les explorations morphologiques nécessaires, il convient de présenter les troubles fonctionnels intestinaux (TFI) comme un diagnostic « positif » ne nécessitant pas dans l'immédiat de nouvelles investigations.
2 - Conseils diététiques
• Les aliments déclenchant des douleurs (pois, haricots, lentilles, choux, choux-fleurs, brocolis, crudités, pain, etc.) doivent être évités. Certains patients s'imposent toutefois des restrictions alimentaires exagérées, qu'il peut être utile de tenter de lever.
• L'apport de fibres alimentaires, s'il n'entraîne pas de surcroît de douleur, peut être augmenté très progressivement.
3 - Traitement médicamenteux
Il est symptomatique et doit être orienté selon les troubles les plus gênants.
4 - Constipation associée
• Elle justifie une augmentation progressive de l'apport de fibres (pain complet, céréales...), jusqu'à 10 g, voire 15 g, par jour.
• Les laxatifs non stimulants (laxatifs de lest et osmotiques) peuvent être prescrits à posologie lentement croissante.
5 - Diarrhée associée
Limiter les apports en lactose et en fibres et, si nécessaire, prescrire de petites doses de ralentisseurs du transit.
6 - Flatulences associées
Diminuer les aliments fermentescibles (légumes secs, farineux, haricots blancs, lentilles) et réduire les crudités.
7 - Vérification du diagnostic
En cas de résistance au traitement, il convient d'éliminer une maladie cœliaque, une colite muqueuse, voire une colopathie organique atypique ou une tumeur.
8 - Prise en charge psychothérapeutique
De nombreux traitements ont été proposés, le plus souvent sans démonstration documentée d'efficacité : psychothérapie, relaxation, techniques de biofeedback.
Cas particuliers
Environ 50 % des patients attribuent la survenue de symptômes de TFI à un stress ou à une situation de conflit psychique. La relation entre stress et TFI n'est cependant pas clairement établie et la prise en charge de ces patients n'est pas codifiée. Les théories psychosomatiques ne conduisent pas à des résultats thérapeutiques spécifiques.
- TFI et infections intestinales aiguës
Des tableaux de TFI ont été observés dans les suites d'atteintes infectieuses aiguës, et notamment d'infections intestinales à Campylobacter, shigelles, salmonelles et amibiase Histolytica. L'évolution de ces TFI serait moins prolongée. La prise en charge de ces patients n'est pas spécifique.
- TFI et maladies digestives organiques
Dans de rares cas, les TFI surviennent chez des patients porteurs d'une maladie digestive organique définie. C'est le cas des formes mineures de maladie cœliaque (le diagnostic est établi par la présence d'anticorps IgA antiendomysium, d'anomalies génétiques et de lésions histologiques de l'épithélium duodéno-jéjunal) et de certaines formes d'intolérance au lactose (avec absence d'activité lactasique de l'intestin grêle). Le traitement spécifique est diététique (régime sans gluten, difficile à suivre, et régime d'exclusion du lactose). La décision de son instauration dépend de sa complexité, de son retentissement sur la qualité de vie et donc de l'intensité des troubles fonctionnels.
- TFI et troubles psychopathologiques
Un traitement antidépresseur (cité dans plusieurs recommandations internationales, mais hors AMM en France) peut être envisagé pour les patients présentant des traits psychopathologiques.
Extrait de www.vidalrecos.fr.
Troubles fonctionnels intestinaux.
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