PRATIQUE
Brûlures rétrosternales
Un homme âgé de 68 ans, fumeur, ressent depuis quelque temps des douleurs thoraciques à type de brûlures rétrosternales, sans rapport avec la digestion ou la position, plutôt liées aux efforts physiques mais survenant aussi au repos de façon récente, ce qui permet l'enregistrement d'un tracé ECG alors qu'une nouvelle douleur est en train de s'estomper. L'examen clinique percritique est normal, en dehors d'une légère poussée hypertensive à 160/90 mmHg.
Quel est votre diagnostic ?
1) Tracé normal.
2) Troubles secondaires de la repolarisation à une hypertrophie ventriculaire gauche.
3) Ischémie-lésion sous-endocardique antérieure.
4) Hémibloc antérieur gauche
5) Bloc de branche gauche complet.
Réponse
Les bonnes réponses sont la 3 et la 4.
L'analyse du tracé montre les faits suivants.
- Le rythme est sinusal à 75 par minute.
- Les ondes P sont de durée et de morphologie normales.
- Le temps de conduction auriculo-ventriculaire est normal à 0,20 seconde.
- Les QRS sont élargis à 0,11 seconde, mais n'atteignent pas 0,12 seconde. On ne peut donc parler de bloc de branche gauche complet, d'autant qu'il existe de petites ondes Q physiologiques en D1, aVL.
- L'axe de QRS est très dévié à gauche vers - 45°. La coexistence d'ondes Q en D1, aVL, d'ondes R diminuant d'amplitude en V5, V6 et de grandes ondes S terminales dans ces deux dérivations permettent de parler d'hémibloc antérieur gauche. Mais celui-ci ne saurait expliquer les troubles de la repolarisation. L'indice de Sokolow est normal, éliminant une hypertrophie ventriculaire gauche électrique.
- Il existe un franc sous-décalage raide, descendant du segment ST en V2, V3, V4, V5 et V6, suivi d'ondes T positives, pointues et asymétriques. Ces anomalies définissent l'ischémie lésion sous-endocardique, habituellement observée au cours des crises angineuses (ou lors des épreuves d'effort des coronariens).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature