Troubles compulsifs avec un traitement anti-Parkinson : un malade indemnisé

Publié le 31/03/2011

Le tribunal de Nantes a donné raison à Didier Jambart, qui demandait réparation au laboratoire GlaxoSmithKline pour l’addiction au sexe et au jeu provoquée selon lui par le médicament qu’il avait pris entre 2003 et 2005 pour soigner sa maladie de Parkinson (ropinirole, Requip).

M. Jambart, 51 ans, réclamait 450 000 euros au laboratoire et à son ancien neurologue en dédommagement des conséquences du besoin compulsif de jouer qui l’a conduit à dilapider les économies familiales et à voler les coordonnées bancaires de collègues et de proches et de l’hypersexualité qui l’a entraîné à s’exhiber sur Internet, à se travestir et à se faire violer. Ces comportements sont intervenus quelques mois après le début du traitement et ont cessé après l’arrêt de celui-ci. Le patient a obtenu 117 000 euros que devra lui verser le laboratoire, qui devra aussi indemniser la CPAM à hauteur de 11 315 euros.

L’avocat de GSK avait fait valoir que « sur la base des données scientifiques de l’époque, il n’existait aucun indice d’effets (indésirés) du ropinirole ». Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les effets indésirables sont indiqués sur la notice depuis 2006. Et en 2009, après qu’une centaine de cas de troubles compulsifs de ce type ou à base de punding (comportements répétitifs sans buts) ont été rapportés chez des patients traités avec un ou plusieurs médicaments dopaminergiques, tels que le ropinirole ou la lévodopa, l’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) a adressé une mise en garde aux professionnels de santé.

D’autres malades seraient prêts à se porter en justice, en France et à l’étranger. Un avocat marseillais est en train de créer l’organisation Parkinson International Victims pour centraliser les dossiers.

R. C.

Source : lequotidiendumedecin.fr