Hasard ou conséquence ? Alors que la pénurie en Lévothyrox® semble enfin résolue, l’ANSM s’inquiète - dans un rapport publié mardi- d’une hausse massive et en partie injustifiée des prescriptions de lévothyroxine. « Au cours des 20 dernières années, les ventes sont passées d’environ 4 millions de boîtes en 1990 à 34 millions en 2012 ».
Pour l’ANSM, cette forte augmentation peut s’expliquer par différents facteurs. « La sensibilisation des médecins et la mise à disposition de techniques d’exploration très sensibles ont conduit à une intensification du dépistage et de la prise en charge des troubles hypothyroïdiens. Par ailleurs, la nature physiologique de l’augmentation de la TSH avec l’âge et l’IMC n‘est pas toujours prise en compte ». D’où « une détection plus large et précoce des hypothyroïdies notamment frustes » et « une utilisation de la lévothyroxine souvent "à vie", dans des situations à la limite du bon usage ». L’agence constate aussi l’absence de dosage de TSH (Thyroïd Stimulating Hormone) pris en charge par l’Assurance maladie préalablement à la primo-prescription de lévothyroxine pour environ 30 % des 2,9 millions de patients traités en 2012.
Dans ce contexte, l’ANSM rappelle « que la prescription de lévothyroxine doit s’appuyer sur des signes francs et documentés ». Et en cas d’hypothyroïdie frustre (TSH › 4 mUI/l, sans anomalie de la T4L), le traitement doit être dans la plupart des cas « limité aux sujets à risque avec une THS › 10 mU/L » , tel que préconisé par la HAS.
La HAS rappelle aussi qu’il n’y a pas lieu de réaliser un dépistage systématique de l’hypothyroïdie fruste. Un dépistage ciblé est indiqué en cas de situations à risque : femme âgée de plus de 60 ans ayant des antécédents thyroïdiens; présence d’anticorpsa ntithyroïdiens; antécédents de chirurgie ou d’irradiation thyroïdienne ou cervicale; traitements à risque thyroïdien (amiodarone, lithium, interféron ou autres cytokines).
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