BIEN QU'IL ne mette pas en jeu le pronostic vital, le psoriasis peut entraîner une altération majeure de la qualité de vie, aussi marquée que celle observée dans d'autres pathologies chroniques. «Or, trop souvent, l'impact physique et psychologique de cette affection cutanée inflammatoire est sous-estimé par les praticiens, avec pour conséquence une insuffisance thérapeutique», a rappelé le Pr Wolfram Sterry (Allemagne).
Ainsi, comme le soulignent différentes enquêtes, moins de la moitié des patients ayant un psoriasis sévère justifiant un traitement systémique en bénéficient. Ce qui se traduit par une altération majeure de leur qualité de vie et, du fait de la multiplication des arrêts de travail et des hospitalisations, par un coût socio-économique élevé.
Les objectifs thérapeutiques font pourtant l'objet de recommandations qui préconisent l'obtention du contrôle des symptômes à l'issue du traitement d'induction, mais aussi à plus long terme. En pratique, le PASI 50 (Psoriasis Area Severity Index) et le DLQI (Dermatology Life Quality Index) doivent idéalement être inférieurs à 5, scores qui sont plus fréquemment atteints avec le recours aux biothérapies, telles que l'adalimumab. Les objectifs, tout comme les moyens thérapeutiques, doivent bien sûr être discutés au cas par cas avec chaque patient, en tenant compte de l'ensemble des symptômes.
Un risque cardio-vasculaire augmenté.
Il est également important de ne pas négliger le surrisque cardio-vasculaire associé au psoriasis. Dans les formes modérées et sévères, un syndrome métabolique est deux fois plus souvent rapporté que dans la population générale, ce qui expose les patients concernés à un risque accru de maladie coronarienne, d'infarctus du myocarde (risque multiplié par trois) et d'accident vasculaire cérébral.
La surveillance à long terme des patients ne saurait être limitée aux seuls signes cutanés et rhumatologiques et au traitement systémique. Elle doit comprendre une mesure annuelle de la pression artérielle, de l'indice de masse corporelle, de la glycémie à jeun et des lipides sanguins. «Une échographie de l'aorte abdominale et des carotides ainsi qu'un électrocardiogramme doivent être effectués au minimum tous les deux ans», a insisté le Pr Peter van de Kerkhof (Pays-Bas).
Le prise en charge thérapeutique du syndrome métabolique est «classique» et se fonde sur les règles hygiéno-diététiques, en insistant sur la nécessité du sevrage tabagique chez ces patients qui sont fréquemment fumeurs (50 % des cas).
Symposium organisé par les Laboratoires Abbott lors du 17e congrès de l'EADV (European Academy of Dermatology and Venereology).
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