A ceux qui pourraient croire qu'en racontant une banale histoire d'amour, Robert Guédiguian s'éloigne de son inspiration militante habituelle, le cinéaste répond : « Mon film est très politique, sans doute le plus politique de ceux que j'ai fait. Sur un thème romantique par excellence, j'ai montré des personnes engluées dans une réalité qui résiste, confrontées au refus d'un idéal, d'un état des choses. »
Banale en effet, en apparence, l'histoire de Marie-Jo : ambulancière, la quarantaine, heureuse avec sa famille, même si sa fille s'apprête à quitter la maison, et amoureuse, de Marco, qui représente une forme de liberté. Comme le dit le titre, elle les aime tous les deux, Marie-Jo, son mari et son amant. Mais comment vivre coupée en deux, comment résister quand toute la société implique qu'il faut choisir ?
Guédiguian est un cinéaste qui aime la simplicité, surtout pour un récit comme celui-ci. Pas de flash-backs, d'artifices de montage, juste le temps qui passe et qui, de repas familial en escapade amoureuse, avec la mer pour horizon et le soleil pour témoin, finit par tout gâcher.
Bien sûr, le cinéaste sait qu'il peut compter sur ses interprètes, amour, amis, complices de longue date. Ariane Ascaride, sa compagne et actrice favorite, est une fois de plus l'instrument idéal pour exprimer une mosaïque de sentiments et d'émotions. Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan sont à l'unisson et la jeune Julie-Marie Parmentier confirme, dans un rôle bien différent, le talent qui avait explosé dans « les Blessures assassines » (elle était l'une des surs meurtrières de leur patronne).
Après quelques tentatives malheureuses pour faire de l'été une pleine saison cinématographique, les mois des vacances restent réservés aux films d'action et comédies pour ados. « Marie-Jo... » se distingue aussi en cela et l'on espère que les distributeurs n'auront pas à le regretter.
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