QU'ON LES APPELLE « pôles de santé », « maisons de santé pluridisciplinaires » ou « communautés de santé », ces nouveaux modes de regroupement et d'exercice ont à coup sûr de beaux jours devant eux, tant semble grande la désaffection des professionnels libéraux à l'égard de l'exercice en solitaire dans les zones rurales.
C'est pourquoi les URML (unions régionales de médecins libéraux) de Basse-Normandie, de Bretagne et des Pays de la Loire ont décidé d'unir leurs efforts pour aider les professionnels désireux de se lancer dans l'aventure du regroupement, tant dans la conception que pour la mise en oeuvre et la gestion de ces pôles de santé. Les présidents de ces trois unions ont à cet effet signé jeudi dernier une convention de partenariat avec pour objectifs : de favoriser l'élaboration et la mise en oeuvre de projets de santé locaux ; d'accompagner les regroupements en les conseillant ; d'aider les recherches de financement.
La médecine avant l'architecture.
Que ce soit le Dr Antoine Leveneur (président de l'URML Basse-Normandie), les Drs Benoît Feger et Bénédicte Delamare (président et membre de l'URML Bretagne) ou les Drs Jean-Gérald Bertet et Luc Duquesnel (président et membre de l'URML Pays de la Loire), tous insistent sur la nécessité de placer le projet médical (diagnostic des besoins de soins du bassin de vie dans lequel est envisagé le regroupement des professionnels de santé) en amont du projet architectural. Il va évidemment de pair avec un projet professionnel qui vise à se mettre d'accord sur la manière dont les différents intervenants libéraux vont travailler ensemble, partager leur matériel et leurs locaux et échanger leurs informations. Autre point important : les frais de fonctionnement d'une telle structure, sensiblement plus importants que l'addition des frais des cabinets libéraux d'autant de professionnels qu'en comporte un pôle de santé. Car un pôle nécessite une infrastructure relativement lourde, un système informatique performant et partagé, du personnel administratif… Autant de charges pour lesquelles des aides de l'État ou des collectivités territoriales seraient les bienvenues.
Quant à l'investissement initial, les responsables d'URML le jugent presque accessoire à l'aune du bénéfice de santé attendu. Selon eux, entre les professionnels libéraux eux-mêmes, les collectivités territoriales, les mutuelles (qui auraient déjà manifesté un certain intérêt à l'idée de participer au financement de ces structures), les établissements privés, les investisseurs indépendants ou encore la Caisse des dépôts et consignations, traditionnellement engagée dans ce secteur, l'éventail des possibilités de financement est large. À telle enseigne que le Dr Duquesnel ne s'est pas privé de critiquer le projet de Roselyne Bachelot d'aider au financement d'une centaine de maisons de santé à concurrence de 50 000 euros au maximum pour chacune d'elles : «Roselyne Bachelot se met le doigt dans l'oeil avec ce projet. Ce ne sont pas des aides à l'installation que demandent les promoteurs de projet, mais des aides pérennes au fonctionnement.»
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