THEATRE
PAR ARMELLE HELIOT
U NE tête de lièvrecomposée d'un agglomérat de... scarabées, une uvre du plasticien et homme de spectacle Jan Fabre, sert d'affiche au festival 2001.
Sa chimère renvoie à la présence de l'artiste dans la cour d'Honneur, cet été, avec « Je suis sang (conte de fées médiéval » présenté du 20 au 23 juillet. Mais elle condense aussi tous les visages d'une manifestation qui fait la part belle aux classiques mais ne manque pas de prendre des risques en offrant leurs chances à de jeunes artistes.
Classiques avec notamment « l'Ecole des femmes » dans la cour, en ouverture du festival le 6 juillet : Pierre Arditi dans le rôle d'Arnolphe, Agnès Sourdillon dans celui d'Agnès, une mise en scène de Didier Bezace et une scénographie de Philippe Marioge qui étonnera sans doute... Autre production très attendue, « Bérénice » de Racine avec Kristin Scott-Thomas, Didier Sandre et Lambert Wilson qui signe la mise en scène au cloître des Carmes du 17 au 26 juillet. Il ne faut pas confondre cette « Bérénice » avec celle que proposent Frédéric Fisbach et Bernardo Montet salle Benoît XII, spectacle tout en coquetteries que l'on a vu cet hiver à Brest puis au théâtre de la Bastille, spectacle qui a ses défenseurs mais qui peut paraître vain et vide.
Des classiques encore avec le « Macbeth » de Shakespeare présenté par Sylvain Maurice à la Baraque Chabran, là-même où sera donné « Hamlet » par Krzysztof Warlikowski, en langue polonaise avec surtitres, « la Mort de Danton » de Büchner par le metteur en scène allemand qui avait secoué le festival il y a deux ans, Thomas Ostermeier (en allemand, avec surtitres), à voir du 21 au 26 juillet dans la cour du lycée Saint-Joseph.
De grands textes modernes avec « Ubu roi» de Jarry par Bernard Sobel, donné du 9 au 16 juillet, dans la cour du lycée Saint-Joseph, « Le Balcon » de Jean Genet, mise en scène de Jean Boillot, au cloître des Carmes du 7 au 12 juillet. On verra aussi un texte peu monté de Cocteau « les Mariés de la tour Eiffel », une coproduction avec le centre dramatique de l'Océan Indien, mise en scène de Vincent Colin, partition jouée en direct sous la direction de Philippe Nahon, du 17 au 21 juillet, au théâtre municipal.
Des contemporains avec « Combat de nègre et de chiens » de Koltès, mise en scène de Jacques Nichet, du 25 au 28 juillet au théâtre municipal ; « le Pays lointain », très beau texte du regretté Jean-Luc Lagarce dans la mise en scène de François Rancillac du 17 au 23 juillet au gymnase du lycée Saint-Joseph et, du même auteur, « Music-Hall/Le Bain/Le Voyage à la Haye » dans une mise en scène de François Berreur du 22 au 28 juillet, salle Benoît XII.
Et puis des créations avec « la Promise » de Xavier Durringer, un texte spécialement écrit pour le festival par l'auteur-réalisateur, du 7 au 14 juillet au théâtre municipal.
Bernard Faivre-d'Arcier, directeur du festival, a initié le projet « Theorem » : avec des fonds européens, de jeunes metteurs en scène de l'Est sont aidés et peuvent présenter leurs spectacles hors de leurs frontières. On a cité le « Macbeth » polonais. Citons également dans ce volet « la Polonaise d'Oginski » de Nicolaï Koliada , mise en scène de Lisa Wurmser du 24 au 25 juillet à la baraque Chabran. « Visage de feu » de Marius von Mayenburg, pièce récemment présentée à la Colline dans une mise en scène d'Alain Françon, est donnée par le metteur en scène lituanien Oskaras Korsunovas, du 14 au 18 juillet, salle Benoît XII. Et puis la Hongrie est très présente : Lazlo Hudi propose « 1 003 curs ou les fragments d'un catalogue de Don Juan », création collective, du 25 au 28 juillet à la Chapelle des Pénitents Blancs et Arpad Schilling dont on vient de voir au Rond-Point un spectacle formidable de puissance, propose « Nexxt » d'Istvan Tasnadi qui organise la rencontre sur un plateau de télévision du héros vieilli d'« Orange mécanique » et du terrible personnage d'« American psycho ». A voir - avec surtitres - à l'Usine Volponi du 23 au 26 juillet.
Il y a trois ans, Declan Donnellan, britannique d'origine irlandaise, avait osé remonter « le Cid » de Corneille. Un spectacle aussi tonique que susceptible de nourrir la discussion. Il revient avec des acteurs russes et propose « Boris Godounov », avec surtitres, du 11 au 18 juillet à l'Usine Volponi.
La danse a sa place avec le beau cycle de la SACD, « le Vif du sujet » (deux programmes du 17 au 25 juillet, jardin du lycée Saint-Jospeh), « le Temps du repli » de Josef Nadj (15 au 21 juillet, Chapelle des Pénitents-Blancs), « You walk ? » de Bill T. Jones dans la cour d'Honneur du 26 au 28 juillet. Et puis il y a l'océan du off avec des vedettes, Rufus, Farré, Drouot et des jeunes. Du théâtre, de la chanson, du music-hall, du théâtre pour la jeunesse, du cirque, des parades. Bref, la fête, trois semaines durant.
Festival d'Avignon, du 6 au 28 juillet. Renseignements au 04.90.14.14.26. Location jusqu'au 5 juillet, tous les jours sauf samedi et dimanche, à partir du 6 juillet, tous les jours au 04.90.14.14.14. Dans les Fnac. Par minitel 3615 code fnac. Ou: www.festival-avignon.com
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