L'ÉTUDE de Shai et coll. a plusieurs avantages : un suivi prolongé (2 ans), sa grande taille (322 personnes) et un taux élevé d'adhésion (95 % à 1 an et 85 % à 2 ans). Son originalité est d'avoir été menée sur le lieu de travail, au sein du Centre de recherche nucléaire de Dimona en Israël, où la cafétéria (self-service) était l'unique source du repas principal des participants. Avec l'aide d'un diététicien, chaque aliment portait une étiquette indiquant les calories, le taux d'hydrates de carbone, de graisses et de graisses saturées et son groupe du régime.
Dans cette étude randomisée, 322 personnes modérément obèses (âge moyen 52 ans ; IMC moyen 31) ont été affectées pendant deux ans à l'un des trois régimes amaigrissants suivants : pauvre en graisses, hypocalorique (standard) ; méditerranéen, hypocalorique ; pauvre en hydrates de carbone, sans restriction calorique (type Atkins).
1 500 kcal/j pour les femmes et 1 800 pour les hommes.
Pour le régime pauvre en graisses : l'apport est de 1 500 kcal/j pour les femmes et 1 800 pour les hommes, avec 30 % de l'énergie sous forme de graisses (10 % de graisses saturées et 300 mg/j de cholestérol). Les céréales, les légumes et les fruits sont recommandés.
Le régime méditerranéen, hypocalorique, abonde en légumes, remplace la viande rouge par de la volaille et du poisson. La restriction calorique est la même que précédemment, avec moins de 35 % de l'énergie apportée sous forme de lipides. La graisse ajoutée est de l'huile d'olive.
Le régime pauvre en hydrates de carbone (HDC) apporte pendant une phase d'induction de deux mois, un maximum de 20 g par jour d'HDC, avec augmentation progressive jusqu'à 120 g par jour. Les sources végétariennes de lipides et de protéines sont recommandées, les graisses trans sont déconseillées.
Les résultats montrent que «pour perdre du poidsle régime méditerranéen et celui pauvre en HDC constituent des alternatives efficaces au régime hypolipidique. Ils apparaissent aussi sûrs», notent les chercheurs.
Le groupe affecté au régime méditerranéen est celui qui a consommé le plus de fibres et de graisses mono-insaturées par rapport aux graisses saturées. Celui sous régime pauvre en HDC a consommé le moins de glucides, mais le plus de graisses, de protéines et de cholestérol. On y a constaté le plus de cétonuries.
Après deux ans, la perte de poids est en moyenne de 2,9 kg, seulement, pour le régime hypolipidique, de 4,4 kg pour le régime méditerranéen et de 4,7 kg pour celui pauvre en HDC.
Parmi les participants qui ont suivi leur régime jusqu'au bout du suivi (n = 272), les pertes de poids respectives sont de 3,3, 4,6 et 5,5 kg.
Le régime hypolipidique a réduit le rapport cholestérol/HDL de seulement 12 %, contre 20 % pour celui pauvre en HDC. Ainsi la meilleure amélioration du profil lipidique a été obtenue avec le régime pauvre en HDC, avec une augmentation de 20 % du HDL et une baisse de 14 % des triglycérides.
La glycémie à jeun est abaissée.
Chez les participants diabétiques, le régime pauvre en graisses (standard) a augmenté, en fait, la glycémie à jeun, tandis que le régime méditerranéen a abaissé la glycémie à jeun de 33 mg/dl.
«Nous pensons que cette étude amènera la médecine clinique a envisager les régimes méditerranéens et pauvres en HDC comme des options efficaces et sûres pour les patients, options qui pourront être choisies selon les préférences personnelles et les objectifs médicaux, déclare dans un communiqué le Dr Iris Shai (université Ben-Gourion du Negev, Beer Sheva, Israël). De plus, l'amélioration des taux de certains biomarqueurs s'est poursuivie au-delà de la limite des 24mois, même si la perte de poids maximale était atteinte à 6mois.»
Shai et coll., « New England Journal of Medicine » 17 juillet 2008, p. 229 et suivantes.
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