Que pensez-vous de l’évolution du système de santé français ?
Notre système de santé va incontestablement dans la bonne direction. Les dispositions issues de la loi Hôpital, patients, santé, territoire (HPST), telles que les agences régionales de santé (ARS) ou encore la déconnection du statut et des missions contribuent à améliorer le système. Je tiens d’ailleurs à souligner que le mode de préparation de la loi a été exemplaire. La mission de Gérard Larcher, puis les Etats généraux de la santé qui ont précédé ce texte, ont permis à l’ensemble des acteurs concernés de débattre largement en amont. C’est une bonne démarche qui a contribué à la qualité de ce texte fondamental, riche de quelque 150 articles. Il est évident que toutes les dispositions qu’embrasse cette loi ne sont pas encore effectives, mais cela n’a rien d’étonnant au regard de sa richesse. Certaines dispositions essentielles, telles que l’installation et la mise en fonctionnement des ARS sont toutefois entrées en vigueur. Les ARS travaillent d’ailleurs sur une dizaine de dossiers de gestion du risque et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2012 prévoit des fonds d’intervention régionaux. Il faudra néanmoins attendre une dizaine d’années avant de pouvoir mesurer les progrès réalisés, car c’est un travail de longue haleine.
Où en sont les autres grandes réformes ?
La convergence de la tarification est en cours. Et contrairement à ce qui se dit, je ne pense pas qu’elle patine. D’ailleurs, pour les cliniques privées, elle ne va pas assez vite ; alors que pour les hôpitaux publics, cela est trop rapide. L’objectif est de finaliser cette autre grande réforme à l’heure prévue, soit 2018. Et dans le pire des cas, un bon bout du chemin aura été effectué. Quant à l’ambition de rapprocher d’une part la sphère sociale du monde médical ; et d’autre part la médecine de ville de l’hôpital, il reste encore de réels problèmes à surmonter. L’afflux des urgences, par exemple, n’a toujours pas été solutionné ! Mais là aussi, il s’agit d’un chantier géant qui nécessite du temps et sans doute une dizaine d’années.
Dans l’hypothèse d’une alternance politique, pensez-vous qu’il serait possible de revenir sur ces réformes ?
Je ne pense pas qu’en cas d’alternance politique, l’équipe au pouvoir revienne sur les réformes qui viennent d’être réalisées. Il y aura bien évidemment quelques modifications, mais je suis convaincu que l’essentiel sera conservé. La continuité du système de soins entre la médecine de ville, l’hôpital et la sphère médico-sociale ne devrait donc pas être remise en cause. En revanche, certains dossiers tels que le bouclier sanitaire seront certainement affinés.
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