Quel peut être le rôle de la neuro-imagerie dans la prise en charge du patient non-répondant ?
Le problème actuel est que trop de médecins se basent sur l’échelle de Glasgow qui n’est pas du tout adaptée pour différencier l’état végétatif du non-répondant, de l’état pauci-relationnel. L’échelle de récupération du coma est plus indiquée, et comme cette échelle dépend de la réponse musculaire motrice, la neuro-imagerie peut être utile dans ce cadre-là pour réduire l’incertitude quant au diagnostic et au pronostic des patients en état altéré chronique.
Pourquoi est-ce si peu répandu ?
En règle générale, cette population de patients est un peu négligée. Quand ils survivent aux soins intensifs et qu’ils prennent plus de temps pour récupérer, ils se retrouvent souvent dans des maisons de repos et ne voient parfois plus du tout de médecin. L’utilisation de la neuro-imagerie fonctionnelle n’est pas fréquente dans ce contexte-là et est de plus très coûteuse. Mais le fait de garder des patients dans une maison de soins, parfois pendant des décennies, a également un coût important. Il est donc important d’optimiser leur parcours de soin. Il y a aussi le fait que des équipements comme le PET scan, surtout utilisés en cancérologie, ne sont pas toujours disponibles pour ce genre d’indication, bien que l’on constate dans notre étude la supériorité du PET scan sur l’IRM fonctionnelle.
La neuro-imagerie peut-elle participer à la décision de la fin de vie?
On ne peut évidemment pas prendre ce genre de décision uniquement grâce à la technologie, mais on ne peut pas non plus prendre une décision qui repose sur du sable. Dans mon expérience, les familles de patients sont demandeuses et heureuses de voir que des examens permettent comprendre ce qui se passe dans le cerveau de patients très difficiles. La manière dont ces examens sont interprétés par les familles dépend des convictions philosophiques de chacun et il faut l’accepter.
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