50 000 enfants naissent prématurément chaque année en France. Or, cette prématurité est préjudiciable au bon fonctionnement du cerveau qui, du fait de son immaturité, est plus sensible à l’inflammation et à l’hypoxie. Et les conséquences sont importantes : « 25 à 50 % des prématurés ont des déficits cognitifs et des troubles du comportement et, pour l’instant, il n’y a pas de thérapie validée », a expliqué le Pr Olivier Baud (hôpital Robert-Debré, Paris). L’étude clinique MELIP soutenue par PremUp consiste à tester la mélatonine aux propriétés anti-oxydantes, anti-inflammatoires et neuroprotectrices . « Expérimentalement, elle a une action positive sur la substance blanche » a indiqué le spécialiste. Autre projet en cours, la définition d’un indicateur prédictif de pré-éclampsie chez la femme enceinte. « Il faudrait coupler l’utilisation de marqueurs biologiques aux données cliniques et à l’étude de la vascularisation utérine et placentaire par échographie » a indiqué le Dr Vassilis Tsatsaris (hôpital Cochin Port-Royal, Paris). Un projet collaboratif avec l’Ecole Polytechnique et l’institut Langevin va permettre de mieux comprendre la circulation placentaire afin d’établir une corrélation entre l’index vasculaire et le risque de retard de croissance.
Grossesse et cancer
Le troisième axe d’étude concerne la grossesse et le traitement médicamenteux. Notamment, la problématique épineuse d’un traitement anticancéreux à instaurer dans le contexte d’un cancer découvert chez la femme enceinte. « La prévalence du cancer durant la grossesse ne cesse d’augmenter », a précisé le Pr Sophie Gil (faculté de pharmacie, Châtenay-Malabry) en soulignant le paradoxe de la situation où la joie de l’attente est parasitée par l’annonce du diagnostic. « Ce sont surtout des cancers du sein, des leucémies ou des lymphomes » a ajouté le Dr Tsatsaris. Aujourd’hui, on ne considère plus le placenta comme un simple filtre mais comme un organe à part entière. L’étude utilise un modèle de placenta perfusé pour mesurer le degré de passage placentaire des médicaments, notamment les taxanes, et modéliser le risque de toxicité fœtale.
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