LE NEUROBLASTOME constitue la tumeur solide la plus fréquente de la petite enfance. C'est un cancer embryonnaire, qui semble se développer à partir de cellules primordiales partiellement différenciées pendant la vie foetale ou au cours de la phase précoce du développement du système nerveux sympathique qu'il affecte. Malgré les progrès réalisés en cancérologie, cette tumeur maligne reste de mauvais pronostic, responsable de 15 % des décès par cancer chez l'enfant. La moitié des patients ayant un neuroblastome se présentent lorsque la tumeur est disséminée et, à ce stade, souvent réfractaire à la chimiothérapie intensive. Moins de 40 % des jeunes patients peuvent être traités avec succès.
Les aberrations génomiques somatiques acquises sont très importantes dans le neuroblastome pour prédire le phénotype de la tumeur. Ainsi, les tumeurs comportant une amplification de l'oncogène MYCN ou des délétions des bras chromosomiques 1p, 11q (ou les deux), typiquement, sont diagnostiquées au stade métastatique et sont résistantes au traitement.
A l'inverse, les tumeurs ne comportant pas de modification structurelle chromosomique mais une hyperdiploïdie due à des gains de chromosomes entiers sont de traitement plus facile et peuvent même régresser spontanément.
Pour décrypter un peu mieux les anomalies génétiques du neuroblastome, John Maris et coll. (États-Unis) ont testé l'hypothèse que, si la maladie n'est pas familiale, elle pourrait être sous-tendue par des variations relativement communes de l'ADN, qui accroîtraient le risque.
Les auteurs ont réalisé une étude du génome entier de 1 032 patients ayant un neuroblastome et de 2 043 sujets témoins descendants d'Européens.
Pour vérifier les associations, Maris et coll. ont ensuite confirmé leurs observations en effectuant un génotypage d'échantillons prélevés chez trois groupes indépendants de patients ayant un neuroblastome (720 personnes), ainsi que chez 2 128 témoins.
Ils observent une association significative entre le neuroblastome et trois allèles mineurs fréquents de trois polymorphismes portant sur des SNPs voisins en 6p22, où se trouvent des gènes de susceptibilité FLJ22536 et FLJ44180 (risque relatif de 1,39).
Une homozygotie pour le SNP le plus fréquemment associé, rs6939340, multiplie par deux la probabilité de développer la tumeur.
Diagnostic à un stade métastatique.
Par ailleurs, les patients ayant un neuroblastome et qui sont homozygotes pour les allèles à risque en 6p22 ont une probabilité plus élevée d'être diagnostiqués à un stade métastatique (stade IV), d'avoir une amplification de l'oncogène MYCN dans les cellules tumorales et de subir des rechutes de la maladie.
L'équipe «relie un allèle courant à une maladie rare», fait remarquer un commentateur. Découvrir le rôle de ces nouveaux gènes de prédisposition candidats, FLJ22536 et FLJ44180, est maintenant un objectif important.
« New England Journal of Medicine », édition en ligne.
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