MERCREDI 30 MAI dernier à Dreux, en Eure-et-Loir, un médecin généraliste reçoit une femme enceinte qui se plaint d'une grossesse qu'elle juge «difficile». Mais, après auscultation, le médecin ne lui prescrit qu'un arrêt de travail de trois jours. Le mari de la patiente juge manifestement trop court l'arrêt de travail accordé à sa femme. Il déboule dans le cabinet du médecin alors que sa femme s'y trouve encore, insulte le praticien et le menace de mort à plusieurs reprises avant de lui envoyer une chaise à la figure, et de le frapper, notamment au genou. L'énergumène trouve encore le temps de détruire l'ordinateur du médecin et quelques objets avant de prendre la fuite avec sa femme. Mais l'individu n'en était pas à son coup d'essai : le jeudi 3 mai dernier, il avait déjà fait irruption dans le cabinet du médecin, alors en pleine consultation, pour demander au praticien un arrêt de travail pour son épouse, alors enceinte de quatre semaines. Même chose le jeudi 17 mai : le mari, décidément peu maître de ses nerfs, finit par obtenir par la force un autre arrêt de travail pour sa femme.
Interpellé le jeudi 31 mai par la police à son domicile, l'agresseur a été placé en garde à vue et mis en examen pour violences volontaires, menaces de mort réitérées et dégradation de biens privés. Il a été jugé dès lundi 4 juin dernier en comparution immédiate devant le tribunal de grande instance de Chartres qui l'a condamné à six mois de prison, dont trois fermes. Le condamné a été conduit directement en prison après lecture du jugement.
Mesures de protection.
Le Dr Gérald Galliot, président de la Csmf départementale, qui avait déjà alerté les pouvoirs publics sur ce sujet il y a quatre ans, «renouvelle sa demande de mesures de protection des professionnels de santé libéraux exerçant dans les quartiers difficiles ou de façon isolée». Plus généralement, la Csmf d'Eure-et-Loir «alerte les candidats aux élections législatives» et les met en garde du risque «d'aggravation de la désertification médicale» si aucune mesure n'est prise pour sécuriser et faciliter l'exercice libéral. Contacté par « le Quotidien », le médecin agressé, qui souhaite garder l'anonymat, se dit «encore très choqué» par l'affaire et «préfère laisser passer un peu de temps» avant de la commenter.
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