Des JO blancs comme neige ? Comme l'expliquait au « Quotidien » (le 6 février) le Dr Christian Bénézis, beaucoup de produits jusqu'alors indétectables circulent sur certains marchés. Parmi ces produits, le Nesp (darbepoetin alfa, hormone peptidique de synthèse mise au point par Amgen, commercialisée sous le nom d'Aranesp et réservée au traitement de l'anémie liée à l'insuffisance rénale chronique chez l'adulte et l'enfant à partir de 11 ans).
Or, grâce au procédé mis au point par le laboratoire de Don Catlin, en Californie, agréé pour les Jeux de Salt Lake City, le Nesp est désormais détectable. Et cela n'a pas manqué : trois skieurs de fond ont été pris sur le fait. L'Espagnol d'origine allemande, Johann Muehlegg, et les Russes, Larissa Lazutina et Olga Danilova, ont été exclus des Jeux et ont perdu les médailles acquises après le 21 février, date à laquelle ils ont été soumis aux contrôles qui ont donné un résultat positif. Muehlegg perd ainsi une de ses trois médailles d'or, celle du 50 km classique ; Lazutina se voit retirer une médaille d'or (30 km classique) mais garde deux médailles d'argent ; et Danilova est disqualifiée pour le 30 km classique, dans lequel elle a terminé 8e, tout en conservant une médaille d'or et une médaille d'argent. Les trois fondeurs risquent aussi des suspensions, sanctions que devra déterminer la Fédération internationale de ski.
En vente sur Internet
Considéré comme une superérythropoïétine (super-EPO), le Nesp a sans doute déjà fait son apparition dans le cyclisme et il serait notamment en vente sur Internet. Encore trop récent, il ne figure dans la liste des produits interdits par l'olympisme que par assimilation à l'EPO en tant que « substance analogue ou mimétique ». Le test mis au point par les Américains est coûteux et relativement lourd à mettre en place, avec un délai de trois jours à partir de la prise de sang.
Aux JO, les contrôles n'ont donc pas été systématiques, mais ciblés en fonction des résultats de premières analyses sanguines jugées anormales. Et pour la commission antidopage du Comité national olympique russe, le test a été utilisé illégalement car la méthode n'a pas été précisée ni testée de façon officielle avant les Jeux.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature