Trois enquêtes d'Arte sur les systèmes de santé en Europe

Publié le 22/09/2002

Article réservé aux abonnés

Demain mardi et après-demain mercredi, la chaîne ARTE propose une grande enquête en trois volets sur la santé publique réalisée par Jean-Michel Meurice et Fabrizio Calvi.

Baptisée « Comment ça va, la santé publique ? », l'émission s'articule en trois parties : « Comment ça va, les soins ? », diffusée mardi 24 à 20 h 45, « Comment ça va, les médicaments ? », diffusée le même jour à 21 h 45 et suivi par un débat ; le troisième volet, baptisé « Comment ça va, les risques ? », sera diffusé mercredi à 20 h 45.
La première partie, « Comment ça va, les soins ? », fait le point, en France, en Angleterre comme en Allemagne, sur les progrès réalisés par la médecine, et sur le décalage entre cette médecine performante et chère, et les moyens presque toujours insuffisants affectés par les Etats aux systèmes de santé pour la mettre en œuvre. Un exposé du problème en forme de quadrature du cercle : une population mondiale qui vit de plus en plus longtemps et consomme donc de plus en plus de soins, des technologies de plus en plus sophistiquées, et des budgets santé qui ne peuvent plus suivre ni l'offre, ni la demande. C'est ainsi que le réalisateur montre un système de santé anglais au bord de l'asphyxie, avec des médecins dont la clientèle est administrativement attribuée, et qui ne peuvent consacrer plus de sept à huit minutes à chaque patient. Des patients qui doivent parfois attendre plus d'un an pour une intervention chirurgicale. Le système de santé allemand fixe pour chaque médecin une enveloppe de dépenses, ce qui peut l'inciter à refuser des patients âgés ou atteints de pathologies chroniques qui pourraient l'amener à dépasser son enveloppe. La France ne va pas tellement mieux : au service des urgences du CHU de Montreuil dans le 93 : une responsable explique comment les hôpitaux ne peuvent plus faire face à la demande, et comment, pour un certain nombre de patients, les urgences sont la seule possibilité d'accès aux soins. Ou encore cette responsable du CH de Béthune, indiquant avec un sourire poli, mais ô combien fatigué : « La mise en place des 35 heures ? Soyez gentils, parlons d'autre chose. » Il n'empêche que l'espérance de vie moyenne des Européens augmente de trois mois chaque année. Mais au prix de quels sacrifices, de quels jonglages, et parfois de quelles acrobaties pour les personnels de santé ?
Dans le deuxième volet « Comment ça va, les médicaments ? », on peut suivre le long cheminement d'un médicament (parfois dix ans ou plus) entre sa mise au point et sa mise sur le marché : efficacité, sécurité et qualité du produit sont passées à la loupe, avec parfois, en bout de course, un refus de l'autorisation de mise sur le marché.
Enfin, le troisième volet « Comment ça va, les risques ? », fait le point sur les grands risques de santé publique modernes, comme le sida, et l'encéphalite spongiforme bovine (ESB), ainsi que sur les systèmes de veille sanitaire mis en place dans différents pays pour étudier ces épidémies.
Un triptyque sur l'état de la santé fort intéressant à suivre, aussi bien pour le grand public que pour les professionnels de la santé, même si on peut lui reprocher une austérité parfois un peu rebutante dans la forme.

Henri de SAINT ROMAN