Le parquet de Valenciennes (59) a requis mardi 9 avril trois ans de prison ferme contre le Dr Farid Alsaïd, un radiologue d’origine belgo-syrienne, pour escroquerie aux organismes sociaux. Selon la caisse d’assurance-maladie, le préjudice se monterait à 2,6 millions d’euros. Le jugement a été mis en délibéré.
Selon l’avocat des caisses, le praticien aurait « doublé environ un millier d’actes », et aurait utilisé les cartes professionnelles de médecins belges qui effectuaient des vacations dans ses cabinets.
Mais au-delà de la fraude, le Conseil national de l’Ordre des médecins, qui s’est porté partie civile, dénonce une médecine de mauvaise qualité. L’institution cite des mammographies sans agrément et sans repérer certaines tumeurs, des radios des hanches potentiellement dangereuses pratiquées sur des nourrissons, ou la généralisation du diagnostic à distance sur des radios de mauvaise qualité. Autant de problèmes qui avaient conduit le préfet de l’Aisne, où le Dr Alsaïd possédait un cabinet, à suspendre le praticien pour cinq mois en 2008.
Cumul de dysfonctionnements
Un responsable de l’Agence de sûreté nucléaire a également évoqué au cours du procès un « cumul de dysfonctionnements » sur les règles de sécurité dans les différents cabinets du praticien. Il a notamment cité l’emploi de personnel formé en quelques semaines à la radiologie, ou l’absence de dosimètres mesurant les radiations.
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