18 mai 2007-18 mai 2010 : Roselyne Bachelot fête aujourd’hui ses trois ans au ministère de la Santé. Un anniversaire que peu de ses prédécesseurs ont pu célébrer avant elle : hormis Martine Aubry, Claude Evin et Simone Veil, mais avec des périmètres d’action différents et davantage portés sur la santé et le social. Roselyne Bachelot est en effet la première à associer la santé et les sports dans un même portefeuille, même si elle est secondée dans cette deuxième mission par un secrétaire d’État : aujourd’hui Rama Yade, hier Bernard Laporte. Pour l’heure, le bilan de Roselyne Bachelot reste presque surtout marqué par la loi HPST. Une loi « Hôpital, patients, santé et territoires » dont la copie a été plusieurs fois amendée, notamment pour faire droit aux réclamations des hospitaliers. On en retiendra notamment la mise en place des ARS : des agences régionales de santé qui viennent de se mettre en place et devraient bouleverser le paysage sanitaire français. Roselyne Bachelot aura aussi donné une nouvelle direction à l’obligation de FMC, via la mise en place du DPC : un Développement Professionnel Continu dont le démarrage officiel est prévu pour 2012 et qui devrait emprunter à la fois à la FMC et à l’évaluation des pratiques.
En positif, on citera le passage du C des généralistes à 22 euros en août 2007, suivi des 23 euros au 1er janvier 2011. En négatif, un accord mort-né sur le secteur optionnel, dont la ministre de la Santé n’a jamais caché qu’il ne lui convenait guère, et d’une manière générale un surplace impressionnant sur la vie conventionnelle, qui conduit aujourd’hui à la promulgation d’un « règlement conventionnel arbitral » jusqu’aux prochaines élections professionnelles prévues pour septembre.
Hors convention, les « années Bachelot » sont aussi celles du Capi pour lequel plus de 14 000 généralistes ont opté. Même si le maître d’œuvre est la CNAMTS, et si l’avenue de Ségur semble réticente à la généralisation du dispositif, c’est quand même le ministère de la Santé qui a donné un cadre législatif à cette option qui pour la première fois rémunère les médecins traitants au résultat et sur la base d’objectifs de santé publique ou de maîtrise des dépenses.
La santé selon Roselyne Bachelot, c’est aussi la gestion des crises sanitaires : elle a hérité du scandale des surirradiés d’Épinal dont elle s’est plutôt bien sortie. En revanche, elle a buté sur la gestion d’une épidémie de grippe A H1N1 moins sévère que prévue et pour laquelle elle a commandé 94 millions de doses de vaccins, dont l’immense majorité n’a pas servi. À cause de cela sans doute, Roselyne Bachelot -en baisse dans les sondages- apparaît dans une situation politique infiniment plus délicate que lors de son emménagement avenue de Ségur. En avril, elle était encore en baisse dans deux instituts de sondage : IFOP et Opinion Way. Selon le baromètre Métro/Opinion Way qui évalue la perception de l’action de chaque ministre, la ministre de la Santé ne recueille plus que 32 % de « satisfaits » ou « très satisfaits » et perd sept points par rapport au mois précédent : son plus bas niveau depuis qu’elle est entrée au gouvernement. Mission Legmann, mission Briet, mission Hubert : la ministre de la Santé pâtit peut-être d’un mois d’avril qui l’a trouvé un peu marginalisée de la scène gouvernementale.
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