Une stratégie comportant l'association de trois inhibiteurs nucléosidiques de la reverse transciptase est intéressante pour plusieurs raisons : la simplicité, le peu de risque d'interactions médicamenteuses et l'épargne des deux autres classes thérapeutiques (important surtout au début du traitement). Trizivir (Laboratoire GlaxoWellcome) est composé de 300 mg d'abacavir, de 150 mg de lamivudine et de 300 mg de zidovudine. Cette combinaison fait partie des recommandations de traitement des experts.
L'indication de Trizivir est le traitement des patients de plus de 18 ans infectés par le VIH. La posologie se résume à un comprimé matin et soir, sans contrainte alimentaire. Il est toutefois recommandé de démarrer le traitement par la prise séparée des trois produits pendant les six à huit premières semaines.
Il existe avec cette association une synergie d'action, autrement dit une actions supérieure à l'addition de l'effet propre des trois molécules.
L'efficacité clinique de Trizivir a été démontrée chez des patients « naïfs ». Dans l'essai Ecureuil (CNAF 3007), étude comparative de l'association des produits qui composent Trizivir versus une autres trithérapie comportant une antiprotéase (nelfinavir + lamivudine + zidovudine), 195 patients dont l'ARN VIH était compris entre 1 000 et 500 000 copies/ml ont été inclus. A 48 semaines, on observe une équivalence d'effet entre les deux bras de l'étude. La réduction de l'ARN VIH plasmatique est en moyenne de 2,3 log copies/ml pour les deux traitements. L'analyse en intention de traiter montre que 64 % des patients du bras abacavir et 61 % du bras nelfinavir ont une charge virale inférieure à 50 copies/ml.
Un essai sur 120 semaines (60 patient naïfs) montre le maintien à long terme de l'efficacité thérapeutique.
Le produit peut être utilisé dans le cadre d'une quadrithérapie.
Une étude pilote où Trizivir est associé à l'efavirenz montre à 48 semaines que 90 % des patients ont une charge virale indétectable.
Concernant la tolérance, on note que la présence de l'abacavir expose aux réactions potentielles d'hypersensibilité liées à ce produit (4 % des cas), se manifestant sous des aspects divers. Leur survenue doit faire arrêter le produit (risque d'effets graves). Les patients doivent en être avertis et des cartes de mise en garde, que le patient est tenu de conserver sur lui, sont présentes dans chaque conditionnement.
*Mis à la disposition des hospitaliers
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