Stopper l'inflation des poubelles, tel est le nouvel enjeu des élus et des professionnels réunis aux 7es Assises nationales des déchets à La Baule.
« La production de déchets continue d'augmenter en France d'environ 1 % par an, alors que les capacités d'élimination atteignent leurs limites », souligne Stéphane Cassereau, directeur régional de l'Industrie et de la recherche et de l'environnement (DRIRE) des Pays de la Loire. Face à la création d'incinérateurs et de décharges modernes, qui suscite l'opposition des citoyens, l'autre solution serait de limiter les déchets produits et de diminuer leur toxicité.
Les industriels français ont commencé à réduire à la source leur production de déchets depuis cinq ans, notamment grâce à l'écoconception, une démarche consistant à intégrer, dès les premières études d'un produit, son parcours jusqu'à sa fin de vie. Les résultats sont toutefois mitigés. Ainsi, les tonnages globaux d'emballages sont restés presque stables de 1994 à 2000 (4,7 millions de tonnes par an).
Un kilo par jour
Les entreprises se sont également engagées à limiter l'emballage des produits vendus au consommateur, lequel n'est guère sensibilisé au volume de ses déchets : les ordures ménagères ont grimpé de 945 grammes par jour et par foyer en 1992 à 1 020 g en 2000. La ministre de l'Ecologie, Roselyne Bachelot, devrait proposer un plan d'action en octobre, visant entre autres à la « stabilisation de la quantité produite entre aujourd'hui et 2008 ». Un projet de loi doit suivre au printemps 2004.
Marc Cheverry, chef de service au centre d'Angers de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise d'énergie (ADEME), dénonce la « logique du jetable et de la minidose ». Le jetable gagne aujourd'hui des secteurs considérés comme « durables » tel que l'électroménager. « Les utilisateurs préfèrent acheter un lave-vaisselle neuf plutôt que remplacer une simple pièce électronique après cinq ans. C'est d'ailleurs moins cher. »
Parallèlement, la facture du traitement des déchets grimpe (elle a doublé depuis 1992). Certains élus prônent une responsabilisation du citoyen-consommateur, en facturant par exemple le ramassage en fonction du volume collecté. Actuellement, les ménages sont taxés en fonction de la valeur locative du logement, et non du tonnage comme les industriels. « Il serait intéressant que chacun connaisse le coût du traitement de sa poubelle », estime Marc Cheverry, ajoutant qu' « il est anormal de faire payer le même prix à ceux qui font attention et à ceux qui ne gèrent pas leurs déchets ».
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