La grande grève, c'est pour aujourd'hui. La « Journée sans toubib » (depuis 8 heures ce matin jusqu'à demain à la même heure), organisée par l'Union nationale des omnipraticiens français (UNOF, affiliée à la CSMF) et le Syndicat des médecins libéraux (SML) pour réclamer le C à 20 euros et le V à 30 euros sera le point fort d'une semaine au cours de laquelle les professions de santé ont cessé le travail les unes après les autres.
Se joindront à cette journée, organisée au début par les généralistes, les médecins spécialistes du Syndicat des médecins libéraux, de l'Union nationale des médecins spécialistes confédérés (UMESPE-CSMF) et des 23 syndicats de spécialistes qui la composent, de la Fédération des médecins de France, ainsi que les adhérents du Syndicat des médecins indépendants de France (SMIF, qui a obtenu 5,75 % des voix aux dernières élections professionnelles). Plus de trois généralistes sur quatre et d'un spécialiste sur deux devraient fermer leur cabinet aujourd'hui, selon un sondage CAM-« le Quotidien » (voir « le Quotidien » d'hier).
Par ailleurs, la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), la Fédération des syndicats dentaires libéraux (FSDL), le syndicat des biologistes et la Fédération nationale des ambulanciers privés, le syndicat des internistes français (SYNDIF), le Centre national des professions de santé (CNPS qui regroupe plus d'une vingtaine d'organisations syndicales) l'Intersyndicat national des internes des hôpitaux de ville de faculté (ISNIH) apportent leur soutien à l'ensemble des revendications des professionnels de santé.
Les responsables des SAMU ont dénoncé les difficultés provoquées par la grève des gardes que les médecins généralistes mènent depuis le 15 novembre. Malgré l'assurance donnée par Bernard Kouchner, ministre délégué à la Santé, qu'il prendrait toutes les mesures pour désengorger les urgences, les SAMU devraient être saturés aujourd'hui en raison de la première grève organisée par SOS-Médecins depuis sa fondation (lire page 5).
Bernard Kouchner a souhaité qu'un « début de solution » soit trouvé lors des négociations qui étaient prévues hier entre la CNAM, qui propose un « contrat de progrès » avec le versement de 600 millions d'euros en trois ans, et MG-France, seul syndicat resté à la table des négociations. Président de MG-France le Dr Pierre Costes, président de ce syndicat, avait indiqué la veille qu'il appelait « le plus grand nombre d'organisations de médecins généralistes, l'UNOF par exemple », à participer « aux discussions sur les réformes à conduire » lors de cette réunion.
Sans exclure de se joindre à la grève d'aujourd'hui, MG-France maintient son mot d'ordre de boycottage de la télétransmission des feuilles de soins électroniques et de service minimal pour la garde de nuit et de week-end.
De son côté, le Dr Claude Pigement, délégué national du Parti socialiste aux professions de santé, rappelle que « la négociation n'est jamais figée » (lire en page 4).
Dans une lettre adressée au Premier ministre, le Dr Claude Maffioli, président de la CSMF, et le Dr Dinorino Cabrera, président du Syndicat des médecins libéraux, lui demandent de les recevoir aujourd'hui. « Le malaise des médecins libéraux et plus particulièrement des médecins de famille est profond, et la situation est grave », expliquent-ils. Elisabeth Guigou, qui s'était émue, il y a un an, de ce malaise à la suite de la « semaine santé morte » de décembre 2000, a mené, affirment les Drs Maffioli et Cabrera, une fausse concertation avec les professionnels, imposé de fausses solutions rejetées par la profession et renvoie aujourd'hui les discussions sur la CNAMTS. Rappelant qu'ils réclament la revalorisation immédiate du C et du V, ainsi qu'une négociation pendant six mois pour une convention médicale unique pour tous les médecins libéraux, ils jugent indispensable que Lionel Jospin les écoute « avant que le conflit ne prenne plus d'ampleur et que (le) système de santé n'explose ».
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