DANS L’ANTIQUITÉ, le Drâa était le plus long fleuve permanent du Maroc. Formées de l’union des oueds Ouarzazate et Dadès, ses eaux se jetaient dans l’océan Atlantique après une course de plus de mille kilomètres. Aujourd’hui, si le Drâa ne rejoint plus la mer qu’à l’issue de très rares épisodes de crue, son cours abreuve toujours généreusement la vallée située entre les villes d’Agdz et de M’hamid. Sur près de 200 kilomètres, il donne vie à un long ruban fertile, une oasis immense au coeur du désert de pierre et de sable.
La vallée du Drâa se découvre en partant de Ouarzazate. Ancienne ville de garnison, la cité est aujourd’hui devenue la « Hollywood des sables » : le ciel toujours bleu, le soleil au zénith, les oasis, les gorges, les dunes, les riads à l’ombre des palmiers-dattiers et les imposantes casbahs qui jalonnent la région inspirent en effet un nombre croissant de réalisateurs. Ainsi, en quittant la ville pour rejoindre le djebel Saghro, ne soyez pas surpris d’apercevoir les portes de Jérusalem, un palais égyptien ou encore des arènes romaines : la plupart des décors des films sont abandonnés tels quels à la fin des tournages.
Le long de la route qui serpente jusqu’au col de Tizi’n Tinififft, le paysage est presque lunaire : des collines de roche noire, brune ou ocre s’étendent à perte de vue. Le fleuve Drâa est pourtant bien là, mais il reste encore invisible, enfoui sous la roche.
Puis, tout à coup, au détour d’un virage, une langue verte apparaît au pied du massif du djebel Kissane. La palmeraie s’étire à perte de vue, bordée de champs et de jardins irrigués. Les lauriers-roses et les bougainvilliers se mêlent aux arbres fruitiers et aux plantes potagères. L’atmosphère rafraîchissante des riads reconvertis en maisons d’hôtes, abrités par ces étonnants jardins, pousse le voyageur à faire halte le temps d’un thé à la menthe, d’un tajine ou même d’une paisible nuit.
Plus haut sur les collines qui bordent la vallée, les villages de maisons en pisé, les casbahs et les ksars se succèdent. Pendant des siècles, les épaisses murailles de ces châteaux de terre crue ont su protéger les populations des attaques ennemies, des intempéries et des canicules estivales. Certains sont encore habités, d’autres ont été restaurés et sont ouverts à la visite. En parcourant les dédales de ruelles couvertes, d’escaliers, de pièces d’habitation aux murs et aux plafonds richement décorés de la casbah de Tamnoulgalt, on est instantanément transporté plusieurs siècles en arrière, à l’époque des caïds et des pachas.
Une piste à suivre.
A Zagora, le célèbre panneau indicateur « Tombouctou 52 jours » (ou plus exactement sa réplique, l’original a été récemment détruit) rappelle que la vallée était autrefois la principale voie empruntée par les caravaniers maures. A dos de dromadaire, les marchands traversaient la région pour rejoindre le sud du Sahara, où ils allaient troquer des étoffes, des perles de verre et du sel contre de l’or, des esclaves, du cuir et du poivre. La vallée du Drâa était alors plantée d’oliviers, les palmiers-dattiers qui les ont aujourd’hui remplacés seraient arrivés d’Afrique subsaharienne avec les caravaniers sur le chemin du retour.
Les premières dunes apparaissent juste après la petite ville de Tamgroute, rendue célèbre par sa bibliothèque coranique et ses artisans potiers qui utilisent toujours les méthodes ancestrales pour produire la célèbre vaisselle verte du désert.
Passé M’hamid, la route se perd dans les sables et cède la place aux pistes. Ces pistes deviennent elles-mêmes rapidement invisibles à un oeil non averti. Il est alors temps de troquer le 4X4 contre un dromadaire, qui saura vous conduire au prochain campement berbère pour une soirée méchoui. Préparez-vous à une nuit inoubliable au coeur du désert, sous une tente traditionnelle pour les plus frileux ou, pourquoi pas, au pied des dunes, sous le ciel brillant d’étoiles. La seconde option est la meilleure pour être sûr de ne rien manquer du lever du jour qui laisse progressivement apparaître les montagnes qui bordent les dunes et marquent la frontière algérienne.
Pour partir
TRANSPORTS :
Royal Air Maroc propose une liaison directe Paris-Ouarzazate tous les lundi et samedi à partir de 359 euros A/R. Rens. : Royal Air Maroc. Tél. : 0.820.821.821. A partir de 359 euros.
FORMALITES :
Passeport en cours de validité.
SANTÉ :
Aucune vaccination obligatoire.
DECALAGE HORAIRE :
– 1 heure en hiver et – 2 heures en été.
CLIMAT :
Les meilleures périodes pour visiter la région sont le printemps et l’automne. La température est alors agréable (25 °C à 30 °C) et pas trop fraîche la nuit (15 °C).
ARGENT :
L’unité monétaire est le dirham marocain (RAD). 1 euro = 11 RAD.
SEJOURS :
– Accor Maroc vient d’ouvrir un très bel hôtel Mercure au coeur de Ouarzazate. Idéalement situé en surplomb de la ville face à la célèbre casbah du Glaoui, l’hôtel est un ancien Club Med construit à la fin des années 1960. L’ensemble a été entièrement rénové et modernisé, mais la structure attachante du bâtiment et la superbe piscine ont été conservées (à partir de 55 euros la nuit en chambre double avec petit déjeuner).
– « Dunes et Désert Exploration » propose par ailleurs toute une gamme d’excursions et d’activités (sorties en quad, en buggy ou en VTT) qui permettent de découvrir la région de Ouarzazate dans les meilleures conditions, hors des sentiers battus. Comptez 150 euros par personne pour un périple de deux jours qui vous conduira à travers la vallée du Drâa jusqu’au désert de dunes (sur la base de quatre personnes, transport en véhicule 4X4 Land Cruiser, guide, visites, repas et nuit en bivouac inclus, boissons à la charge des participants). A partir de 20 euros par personne pour les excursions d’une demi-journée et de 45 euros pour celles d’une journée entière (toujours sur la base de quatre personnes).
RENSEIGNEMENTS :
– Office national marocain du tourisme, 161, rue Saint-Honoré, 75001 Paris. Tél. 01.42.60.63.50.
– Accor Tours/Accor Vacances, tél. 04.76.91.99.91 et www.accorvacances.com.
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