Mi-journée dans un poste de secours de l'Himalaya. Un jeune homme arrive ; il demande au médecin de le suivre jusqu'à un village où un homme est si malade qu'il ne peut se déplacer. Matériel médical dans un sac à dos ; deux heures de cheval ; arrivée ; une vache sur le pas de la porte ; un escalier en bois ; une terrasse ; un homme allongé sur une natte tente de sourire.
Cholécystite ou abcès hépatique ? L'état est précaire ; perfusion, antibiotiques, antalgiques majeurs. L'hôpital est à quatre jours de marche. Une évacuation par hélicoptère est illusoire, trop chère pour la plupart des Népalais. Seule solution : l'avion saisonnier, à deux heures de marche. Coup de téléphone : l'avion y sera demain. Le jeune homme repart chercher des médicaments. Le soir, des vents forts se lèvent ; il neige tard dans la nuit. Le matin, épais brouillard : l'avion viendra-t-il ? Le brouillard se dissipe. L'homme est porté dans un grand panier, les jambes pendantes. A mi-chemin, on voit l'avion arriver : deux hommes se ruent pour demander aux pilotes d'attendre. Le malade arrive au moment où l'avion va repartir. Quelques jours plus tard, des nouvelles de l'hôpital de Katmandou : l'homme se remet d'un abcès hépatique.
«BMJ » du 3 avril 2004, p. 806.
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