Il y a quelques jours, à Nantes, l'union régionale des médecins libéraux des Pays de la Loire, présidée par le Dr Patrick Brézac, a lancé officiellement un outil de recueil de données statistiques conçu par elle et utilisable, espèrent ses partisans, par l'ensemble des URML.
Cet outil, baptisé MEDCUR (Module d'extraction de données collectées par les unions régionales), est en fait « une interface entre les logiciels médicaux du marché et qui permet d'extraire de l'information ciblée qui sera cryptée et sécurisée pour alimenter une base de données à l'union régionale », explique le Dr Brézac.
A la fin de chaque consultation, le médecin libéral équipé de l'interface MEDCUR récupère, par un simple clic de sa souris, les informations à exporter vers l'union professionnelle, à savoir : les données administratives et les motifs qui ont fait venir son patient au cabinet, son diagnostic et les prescriptions et les procédures effectuées. MEDCUR recourt aujourd'hui à des classifications internationales de soins, mais, selon l'URML des Pays de la Loire, cet outil « peut intégrer toute autre nouvelle nomenclature des actes dans le cadre d'un futur codage ». A chaque patient correspond un numéro unique et anonyme, qui permet de suivre sa trace dans le système de soins et, notamment, dans les réseaux. Les données, anonymisées et cryptées par mesure de sécurité, doivent être envoyées au serveur de l'union des Pays de la Loire deux ou trois fois par semaine. En outre, des formulaires d'enquête permettent la réalisation d'enquêtes épidémiologiques ciblées.
En retour des informations fournies, le médecin dispose de tableaux de bords sur son activité. En effet, en se connectant au site de l'URML, il a accès, « et lui seul », précise l'union, à ses propres statistiques qu'il peut comparer à celles d'un groupe de confrères pour évaluer sa pratique.
L'URML des Pays de la Loire voit dans MEDCUR une sorte de « scanner de santé publique ». Malgré tout, seulement 50 médecins libéraux devraient s'en servir d'ici à la mi-octobre, l'union visant 250 praticiens sur deux ans dans les Pays de la Loire (soit seulement 4,8 % des médecins libéraux de cette région).
Le recueil de données à grande échelle par les unions régionales de médecins libéraux passe en fait par le bon vouloir des caisses d'assurance-maladie. Le Dr Régis Giet, président de l'union de Bourgogne, en charge de l'informatique à la Conférence des présidents des URML, vient de rencontrer le responsable de la mission SESAM-Vitale à la Caisse nationale d'assurance-maladie pour étudier les modalités techniques d'un transfert de données anonymisées vers les unions professionnelles (« le Quotidien » du 11 septembre).
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