IL FAUT de l'audace pour affronter l'immense voyage aux confins de la folie que composa, avec « Le Chemin de Damas », l'auteur de « Mademoiselle Julie ». Mais il faut également une simplicité dont manque cruellement cette production.
Strindberg séjournait à Paris lorsqu'il composa « le Chemin de Damas », une suite de trois pièces et l'ébauche d'une quatrième partie, une œuvre difficile inscrite dans le droit fil du récit « Inferno » qui date de l'année précédente et a été écrit en langue française. L'écrivain suédois du « Fils de la servante » y racontait ses expériences terribles qui le conduisirent au bord de la folie. Et « le Chemin de Damas » n'est pas autre chose qu'une réflexion sur les passages du réel à l'illusion, du monde concret au monde de l'imaginaire, de la raison à la déraison, du matériel au spirituel. Une tentative aussi, obscure et douloureuse, de saisir ce qu'est la schizophrénie.
Un texte immense, rétif, passionnant. On l'a déjà vu représenté. Jamais en son entier. Ici, d'ailleurs, d'après une traduction de Terje Sinding, Robert Cantarella et Julien Fisera ont construit une adaptation de trois heures dans laquelle qui a lu le texte en reconnaît les épisodes. Mais on défie qui n'en saurait rien de comprendre quoi que ce soit. On ne comprend rien aux partis pris de mise en scène et de représentation. Une scénographie ingrate, froide, sans aucune harmonie, rien que l'on puisse saisir dans sa duplicité. Une distribution qui déçoit profondément et à laquelle Cantarella impose un jeu neutre, presque faux. Il y a sur le plateau beaucoup de moyens en décors, costumes, figuration, pour une production très froide, jamais émouvante et totalement incompréhensible. On est déçu.
Théâtre national de la Colline, grande salle, à 19 h 30 le mardi, à 20 h du mercredi au samedi, à 15 h le dimanche. Durée :3 h 30 entracte compris (01.44.62.52.52).Une traduction du « Chemin de Damas » a été publiée à L'Arche éditeur.
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