Jazz-rock
Originaire de l'ex-Yougoslavie, le pianiste Bojan Z. - de son vrai nom Bojan Zulfikarpasic - s'est imposé au fil des ans comme un des meilleurs instrumentistes de sa génération et en Europe, à la fois comme accompagnateur et comme leader.
Après un surprenant album solo en 2001, le jeune homme récidive avec « Transpacifik » (Label Bleu), un cinquième disque enregistré en trio avec des pointures de la nouvelle scène new-yorkaise - Scott Colley (basse) et Nasheet Waits (batterie) - dans un studio de Broooklyn, d'où le titre du CD. A l'occasion de ce « pont de Brooklyn », le pianiste s'est également essayé au Fender Rhodes. Faisant fructifier quinze années d'expérience diverses, Bojan Z. livre une série de compositions personnelles, dont une tout à fait exceptionnelle, « Bulgarska », fondée sur un thème traditionnel bulgare, et une reprise d'un titre de Duke Ellington. La cohésion du trio étant tout à fait remarquable, le résultat phonographique dépasse les attentes de la part d'un grand monsieur du piano moderne en état de grâce (1).
L'Italie est une terre fertile pour beaucoup de cultures, notamment le jazz, comme le prouve le dernier disque du trompettiste/bugliste Franco Ambrosetti, « European Legacy » (Enja/Harmonia Mundi). Entouré de complices, d'amis et de son fils - Gianluca Ambrosetti (saxes), Dado Moroni (piano), François Moutin (basse) et Daniel Humair (batterie) -, ce vétéran du jazz européen n'hésite pas à mélanger allègrement compositions originales de membres du groupe, chant traditionnel italien et deux grands succès de la chanson française : « Tu te laisses aller », de Charles Aznavour, et l'« Hymne à l'amour », d'Edith Piaf. Un témoignage supplémentaire que l'Europe est une mosaïque de musiques qui toutes peuvent trouver des accents jazzy.
Le saxophoniste/clarinettiste italien Gianluigi Trovesi est depuis plus d'une dizaine d'années un compositeur et surtout un arrangeur respecté et adulé pour son travail. A près de 60 ans, le leader et son Ottetto - qui comprend outre des bois, des percussions et des instruments électroniques, plusieurs cordes (violoncelle, contrebasse) - se sont penchés dans « Fugace » (ECM/Universal), leur dernier opus, sur une série de compositions originales, à l'exception de « Ramble » (de W. C. Handy) ou de citations de Joe Oliver, dont certaines sont construites et arrangées comme une suite classique. Un rapprochement fort intéressant donnant toute la dimension d'un disque original et travaillé.
Le pianiste grec Vassilis Tsabropoulos est aussi un musicien dont le dernier travail, « Akroasis » (ECM/Universal), flirte avec les plus anciennes musiques de son pays - dont les cantiques religieux - et une certaine liberté d'improvisation accordée par le jazz. Cet album, décrit par le musicien, élevé dans la musique classique et protégé de Vladimir Ashkenazy, comme une « mosaïque polychrome », renferme ainsi des trésors d'inventivité. A découvrir.
(1) Paris, New Morning (01.45.23.51.41), 4 novembre, 21 h (en trio). Tourcoing Jazz Festival, 8 novembre (avec Julien Lourau, saxes).
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