Nouvel inhibiteur de la DPP-4 ou « gliptine », Trajenta® a l’avantage de se lier directement au site de l’enzyme qui vient dégrader le GLP-1. « Il a un profil un peu plus sélectif que les autres », a indiqué le Pr Pierre Gourdy (hôpital Rangueil, Toulouse) à la suite du congrès de l’American Diabetes Association (ADA). C’est surtout le mode d’élimination qui distingue Trajenta® des autres produits de cette classe thérapeutique. L’élimination rénale ne concerne que 5 % de la dose, d’où son intérêt en cas d’insuffisance rénale. Dans la mouvance d’une prise en charge personnalisée comme le préconisent les récentes recos ADA et EASD, la linagliptine pourrait arriver assez tôt dans la stratégie thérapeutique : « 15 à 20 % des patients ont une intolérance à la metformine ou une titration impossible en raison de la tolérance digestive », a précisé le Pr Gourdy. Si la linagliptine a déjà fait les preuves de son efficacité dans des grands essais cliniques, les autorités de santé délimiteront les indications remboursées de l’AMM en mono-, bi- ou trithérapie.
Effet favorable chez les seniors
Lors du congrès de l’ADA, un essai a montré le bénéfice de Trajenta® sur les diabétiques de plus de 70 ans avec une HbA1C supérieure à 7 %. « L’effet est similaire à celui retrouvé chez les plus jeunes », selon le Pr Gourdy. Chez les plus de 75 ans, la baisse de l’HbA1C atteint même 0,73 % sans effet négatif sur le poids. Une autre étude a évalué Trajenta® en association à l’insuline combinée au traitement oral maximal. Le résultat a été au rendez vous avec une baisse de 0,65 % d’hémoglobine glyquée sans risque accru d’hypoglycémie. L’ensemble des études suggèrent également un effet favorable de la linagliptine sur l’excrétion urinaire d’albumine, quelle que soit l’évolution de l’HbA1C.
A titre prospectif, il faut signaler le développement de l’empaglifozine qui agit sur le tubule rénal pour l’empêcher la réabsorption de glucose. Il devrait arriver en 2015. D’autre part, une nouvelle insuline à action prolongée à base de lispro pégylée est en cours d’évaluation. « Il est plus facile de titrer les doses, elle est plus stable et on a une réduction de 25 à 35 % des hypoglycémies nocturnes » a conclu le spécialiste.
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