TOUS LES experts s'accordent pour dire que la qualité de la prise en charge repose sur un diagnostic aussi précoce que possible, ce qui n'est pas simple en raison des pièges tendus par la dépression, et sur une réponse thérapeutique adaptée et précoce, avec un suivi régulier allant de six mois à un an selon les recommandations.
Face à ce lourd cahier des charges, il est important d'identifier le stade de la dépression auquel le patient est pris en charge par le psychiatre libéral, de reconnaître les raisons du recours au spécialiste et in fine de reconstruire et d'apprécier la « trajectoire du patient » avant l'arrivée chez le psychiatre.
Réalisé en France métropolitaine d'avril à octobre 2003 auprès de 342 psychiatres libéraux, l'Observatoire Trajectoire a eu justement pour objectif d'analyser la prise en charge antérieure de 1 297 patients vus pour la première fois en consultation pour un épisode dépressif majeur.
Le rôle des généralistes est confirmé.
Cette étude confirme le rôle des médecins généralistes dans la prise en charge initiale, puisque si 35 % des patients se sont rendus directement chez les psychiatres, 44 % ont été adressés par un médecin généraliste, 15 par un autre psychiatre ou un autre spécialiste. En outre, le choix du psychiatre consulté repose d'abord sur les recommandations du généraliste (46 %) devant celles de l'entourage (28 %) ou d'un autre médecin (9 %).
Dans 58 % des cas, l'épisode dépressif actuel est le premier ; dans ce cas, 49 % des patients sont adressés par un généraliste. Mais, dans la majorité des cas, l'état dépressif est déjà identifié (57 %), la confirmation pour symptômes probablement liés à un état dépressif étant une situation moins fréquente (36 %).
Il faut cependant noter que 24 % des patients présentaient leur deuxième épisode dépressif majeur et 18 % étaient au troisième quand ils ont vu le psychiatre libéral. Enfin, 13 % avaient déjà été hospitalisés en raison de leur état dépressif et 12 % ont déjà fait une ou plusieurs tentatives de suicides.
Des patients déjà traités, une fois sur deux.
Globalement, 48 % des patients ont déjà eu un traitement médicamenteux avant la consultation psychiatrique, traitement prescrit par un généraliste dans 80 % des cas. Une fois sur deux, il s'agit d'une monothérapie et les bithérapies ne sont pas rares (30 %). En outre, 17 % des patients traités avaient également bénéficié d'un accompagnement psychothérapeutique.
Fait à noter : contrairement à une idée reçue, l'observance au traitement est jugée « très bonne » par 38 % des psychiatres et « correcte » par 48 %.
Des psychiatres globalement satisfaits.
Les psychiatres sont également satisfaits des délais entre les différentes étapes de la prise en charge ; en particulier entre le diagnostic des dépressions et la mise en place du premier traitement psychotrope, il est inférieur à un mois pour 61 % des patients. Dans la majorité des cas, il s'est écoulé moins de six mois entre l'apparition des premiers symptômes de l'épisode dépressif et la réponse thérapeutique adaptée.
Même si les psychiatres soulignent que la consultation psychiatrique était nécessaire pour la quasi-totalité des patients et qu'elle aurait dû être plus précoce dans 59 % des cas, 49 % jugent que la prise en charge antérieure de l'état dépressif actuel a été optimale et plus de 55 % estiment que les délais entre les premiers symptômes, le diagnostic et la première prescription d'antidépresseurs sont satisfaisants.
Au total, les psychiatres libéraux jugent positivement l'intervention des médecins généralistes, même si, logiquement, ils estiment que leur intervention plus précoce et leur implication dans l'instauration du premier traitement antidépresseur serait de nature à optimiser la prise en charge, c'est-à-dire à réduire le risque de rechutes et de chronicisation, restant posé le problème de la rapidité d'accès à un psychiatre libéral.
Conférence de presse organisée par Organon, avec la participation des Drs Alain Gérard (psychiatre, 75016 Paris) et Leila Chelbani (responsable médical, unité psychiatrie, Organon).
La psychiatrie, une priorité pour Organon
Depuis 1979, Organon a fondé une grande partie de son développement sur les traitements du système nerveux central, la dépression en particulier. En effet, en 1979 était commercialisée la miansérine (Athymil), molécule à laquelle s'est ajoutée la mirtazapine (Norset) en 1999, qui possède un double mode d'action noradrénergique et sérotoninergique. Par ailleurs, Organon codéveloppe avec Janssen-Cilag, la rispéridone depuis 1996.
Par ailleurs, Organon consacre un tiers de son budget de R&D à la recherche sur le SNC et récemment un centre spécifique a été créé dans ces domaines à Newhouse, en Ecosse.
Les axes de R&D étant, outre la dépression, les troubles anxieux, les troubles du sommeil et les psychoses.
Dr A. M.
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