L’hyperactivité vésicale (HAV), qui remplace le terme « instabilité vésicale », a pour définition clinique « l’association de pollakiurie et d’urgenturie (impériosité), avec ou sans fuite. Même si aucune cause n’est habituellement retrouvée, un bilan étiologique minimum s’impose. L’examen cytobactériologique des urines éliminera une infection urinaire. Une recherche de résidu post-mictionnel (habituellement par échographie) sera utile surtout si l’on envisage un traitement anticholinergique. Échographie de l’appareil urinaire et cytoscopie seront effectuées à la demande en fonction de chaque situation clinique (suspicion de tumeur de vessie…).
Nombreuses solutions
Les calendriers mictionnels permettent d’évaluer le retentissement. La prise en charge repose sur des conseils d’hygiène de vie (ne pas se retenir ni uriner par précaution, boire à sa soif sans excès, limiter café, thé, épices, prendre son temps aux toilettes, se détendre, ne pas pousser, éviter la constipation…) Les anti-cholinergiques peuvent être utilisés en respectant leurs contre-indications (glaucome aigu par fermeture de l’angle). « Le plus ancien, l’oxybutinine, nécessite des prises multiples et une titration, alors que les plus récents autorisent 1 à 2 prises par jour. Néanmoins, sur les méta-analyses cette supériorité est moins nette », remarque le Dr Jean-François Hermieu (Hôpital Bichat-Claude-Bernard, Paris). Le chlorure de trospium a l’avantage de ne pas passer la barrière hémato-encéphalique, évitant le risque de confusion mentale chez la personne âgée. Les traitements comportementaux et la rééducation périnéo-sphinctérienne avec électrostimulation sont également utiles. Lorsque l’HAV est réfractaire, un avis spécialisé et un bilan urodynamique s’imposent. La neuromodulation sacrée est parfois envisagée (améliore environ 30 % des HAV rebelles). Plus récemment des injections de toxine botulique dans le muscle vésical ont été réalisées avec des résultats très encourageants. Cette piste thérapeutique d’avenir est en cours d’évaluation.
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