Les leishmanioses sont dues à l’infestation par des parasites protozoaires flagellés transmis par un petit diptère, le phlébotome. La transmission est effectuée par la piqûre du petit diptère bossu hématophage ou « sandfly ». Ces insectes abondent toute l’année en zone tropicale et n’apparaissent qu’en saison estivale en région tempérée. Ils sont particulièrement actifs à la tombée de la nuit, leur vol est silencieux et leur piqûre est douloureuse.
Chez l’homme, on distingue deux formes cliniques de la maladie. La leishmaniose cutanée, ou bouton d’Orient ou clou de Biskra, se manifeste en quelques semaines par l’apparition d’une ou de plusieurs macules qui évoluent vers des ulcérations cutanées à bords surélevés recouverts d’une croûte. La leishmaniose viscérale ou Kala-Azar survient après une incubation de 1 à 6 mois et une phase d’invasion insidieuse. Elle se caractérise par une fièvre irrégulière, résistant aux antipyrétiques, une asthénie, une pâleur et une altération de l’état général. L’examen clinique retrouve une hépato-splénomégalique parfois importante et une polyadénopathie est souvent constatée.
Le traitement classique est le N-méthyl-glucamine (Glucantime) soit en injection locale dans la zone sous-lésionnelle, soit par voie intramusculaire pour les formes généralisées. Le stibogluconate de sodium est aussi proposé à la dose de 60 cg/j. Mais ces deux molécules peuvent être mal tolérée, en particulier chez les sujets coïnfectés par le VIH.
Récemment, un antimitotique, la miltéfosine, a été testé dans cette indication. Ce médicament inhibe la synthèse des phospholipides et des stérols, il peut être administré par voie orale. Dans la leichmaniose viscérale, la posologie est de 2,5 mg/kg/j pendant 28 jours. L’efficacité de ce traitement est de 94 %. Quelques troubles digestifs ont été signalés et l’effet tératogène de cette molécule interdit la prescription aux femmes en âge de procréer. L’efficacité de la miltéfosine est en revanche variable dans le traitement des leishmanioses cutanées ( L.dovani, L.braziliensis, L.guyanensis, L.mexicana). Le risque de rechute est estimé à 7-8 %.
D’après une communication des Drs P. Bourée et A. Lançon (Bicêtre).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature