Le Dr Henri Rozenbaum a, lors d'une conférence de presse, insisté sur l'intérêt d'une mise à plat objective des résultats des différentes études parues en 2003.
La WHI, outre la légère augmentation du risque de cancer du sein sous THS déjà connue auparavant, a confirmé l'effet protecteur de ce traitement sur les fractures ostéoporotiques y compris les fractures du col.
Il est important de souligner la diminution de fréquence de 40 % du cancer du colon chez les femmes prenant ce traitement.
S'agissant du risque cardio-vasculaire, il est intéressant de noter que l'augmentation de celui-ci est réelle jusqu'à la sixième année de traitement. Au-delà, le placebo aboutit à une augmentation supérieure. En fait, tout se passe comme si les estrogènes pourraient avoir un effet protecteur du système cardio-vasculaire à partir de six ans de traitement. Cela est d'ailleurs confirmé par les travaux de Clarkson sur la guenon : les estrogènes empêchent l'apparition des plaques d'athérome. Mais si ces plaques existent déjà, ils perdent leur action bénéfique.
On sait que la Million Women Study a montré que le risque de cancer du sein lié à une hormonothérapie de la ménopause, quel qu'en soit le type, correspondait à une stimulation de tumeur préexistante et non pas à un réel effet initiateur. Par ailleurs, l'étude confirme que cette surmorbidité disparaît avec l'arrêt du traitement, quelle qu'ait été la durée de ce dernier. Pour le Dr Henri Rozenbaum, les résultats de cette étude sont de toute façon contestables car, contrairement à la WHI, il ne s'agit pas d'une étude randomisée en double aveugle mais d'une étude de cohorte avec tous les biais potentiels que l'on connaît.
Le retentissement de la publication de ces études a incité l'AFEM à entreprendre avec la SOFRES, une enquête auprès de 8 000 femmes ménopausées pour connaître leur comportement vis-à-vis du THS.
Un enquête SOFRES
Près de 3 000 avaient pris ce traitement, 32 % l'ont arrêté entre septembre 2002 et juillet 2003 ; 25 % d'entre elles l'ont repris en raison de la réapparition des symptômes liés à la carence hormonale.
Le Dr Michèle Lachowsky a précisé que les résultats de cette enquête seront diffusés à l'occasion des prochaines journées. Elle a insisté sur un fait inquiétant : 25 % des femmes ayant interrompu leur traitement ne voient plus la nécessité de consulter régulièrement leur gynécologue comme elles le faisaient auparavant.
Peut-on encore prescrire un THS en 2003, à qui et pendant combien de temps ? Pour le Dr Rozenbaum, il faut traiter les femmes ayant un symptôme tant que dure le symptôme en réévaluant régulièrement la balance bénéfice-risque.
* Les Journées de l'AFEM auront lieu à Paris les 27, 28 et 29 novembre 2003.
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