Le temps de la médecine
En février, l'AFSSAPS a, pour la première fois, autorisé la toxine botulinique (Vistabel, Laboratoires Allergan) dans l'indication du traitement des rides du front (rides glabellaires).
En France, ce produit avait d'abord reçu une AMM à partir de 1990 pour des pathologies tels le blépharospasme, l'hémispasme facial, le torticolis spasmodique et certaines déformations dynamiques du pied en varus équin. D'autres affections font aussi l'objet d'études cliniques : dystonies nerveuses, spasmes de l'oesophage et des cordes vocales.
Les indications de Vistabel en médecine esthétique restent limitées : « Traitement des rides d'expression intersourcilières observées lors du froncement des sourcils, lorsque ces rides entraînent un retentissement psychologique important chez le patient. » En outre, « ce produit est réservé à l'usage professionnel, en raison de la nécessité d'une surveillance particulière pendant le traitement. Sa prescription n'est autorisée qu'aux spécialistes en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique, aux dermatologues et aux chirurgiens maxillo-faciaux ».
« Ces chirurgiens sont tenus de s'assurer de la traçabilité du produit qui doit être utilisé dans les quarante-huit heures suivant sa reconstitution par ajout de sérum physiologique », explique au « Quotidien » le Dr Claude Le Louarn, auteur en 2001 d'un article paru dans la revue « Aesthetic Plastic Surgery ». Le produit dosé au 60e de la dose létale - ce qui lui confère sa sécurité d'emploi - est utilisé en injections sous-cutanées ou intramusculaires en ambulatoire dans un hôpital ou une clinique. Il agit en paralysant les muscles au contact desquels il a été injecté. « Utilisé en pratique esthétique dans les rides d'expressivité frontales intersourcilières, il permet un lissement des reliefs cutanés et un aspect de rajeunissement par relâchement de la tension musculaire. En outre, il peut être utilisé en complément des produits de comblement », poursuit le Dr Le Louarn. Dans de rares cas, les injections peuvent entraîner des paralysies par excès de correction avec asymétrie ou un visage parfois trop figé et inexpressif. Les effets se résorbent en quelques mois - entre trois et six -, et des réinjections sont possibles, bien que l'on ne connaisse pas encore l'effet à long terme de telles répétitions d'injections.
« Botulinum Toxin and Facial Lines : the Variable Concentration », « Aesth Plast Surg », 25 : 73-84, 2001.
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