Le dépistage du cancer du sein va être étendu à tous les départements
Q UATRE ans après sa création, le Cercle (Cercle de réflexion des cancérologues français) vient pour la première fois de montrer sa capacité, aux côtés des pouvoirs publics, de lutter avec efficacité contre le cancer : Bernard Kouchner, ministre délégué à la Santé, a récemment annoncé l'extension au territoire national d'un plan de dépistage du cancer du sein chez les femmes de 50 à 74 ans avec un budget de 500 millions de francs. Pour le Pr Claude Maylin, c'est un succès. C'est également la démonstration de l'intérêt du Cercle dont l'originalité est d'avoir prôné l'union et le décloisonnement des différents secteurs de la cancérologie : la Fédération de cancérologie des CHU, la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer et la Société française de cancérologie privée.
L'implantation de nouveaux PET-scan
« Notre objectif est d'être une force de propositions médicales pour sensibiliser le gouvernement à élaborer un projet politique de lutte contre le cancer », insiste le Pr Maylin. Le Cercle s'est ainsi assigné trois priorités médicales. Premièrement, le dépistage. Après celui du sein, le Cercle souhaiterait voir étendre le dépistage du cancer de la prostate, puis celui du cancer du col de l'utérus et du cancer colo-rectal. La deuxième priorité concerne la mise à disposition des innovations thérapeutiques. En premier lieu, le gouvernement devrait donner son autorisation pour l'implantation de 50 nouveaux PET-scan, ce qui porterait le parc actuel à 52 ou 53. Ensuite, le problème de l'utilisation des nouvelles molécules de chimiothérapie qui ne sont pas prises en compte dans les budgets globaux doit être résolu. « A l'instar du SIDA, nous souhaiterions que soit alloué un budget séparé"spécial nouvelles molécules", ajoute-t-il. En 2000, le gouvernement avait déjà alloué une enveloppe supplémentaire de 500 MF pérenne. »
Radiothérapeute, le Pr Maylin se montre très disert sur la crise endémique que connaît son secteur d'activité. La CNAM a récemment admis un retard de dix ans de la France sur ses voisins européens dans ce domaine. « Les anciens appareils ne sont pas renouvelés et 70 "Cobalts" sont toujours en activité dans des conditions peu satisfaisantes pour les malades, regrette le radiothérapeute . Dans la plupart des centres, la dosimétrie 3D a un retard considérable, de même que sont insuffisantes l'informatisation des services de radiothérapie et les conditions de sécurité de dosimétrie.
« Un groupe de réflexion sur la radiothérapie est en place au ministère pour établir un rapport qui fera passer du mythe à la réalité les promesses budgétaires. Nous souhaiterions que le gouvernement fasse le même effort que l'an dernier, pour la chimiothérapie », conclut le Pr Maylin.
La troisième priorité du Cercle concerne les patients avec en projet, d'une part, la construction d'une base d'information numérique pour le public et, d'autre part, le développement d'un programme de support psychosocial des malades.
D'après un entretien avec le Pr Claude Maylin, chef du service de cancérologie-radiothérapie, hôpital Saint-Louis, Paris.
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