La saison passée, 20 % des cas graves de grippe A (H1N1) ont été observés chez des personnes qui n’avaient aucun facteur de risque (FDR) connu. Comment justifiez alors qu’une grande partie de la population sans FDR soit exclue de la protection vaccinale ?
C’est en effet un point difficile de discussion. Tenir compte des 20 % des formes graves sans facteur de risque aurait amené à recommander la vaccination de tous les enfants et adultes jusqu'à 50 ans, soit des millions de personnes. Si on regarde le nombre absolu de formes graves et de décès, je pense que nous n'aurions pas été pris au sérieux. En outre, compte tenu de l'acceptabilité de la vaccination contre la grippe en général et contre H1N1 en particulier, on peut imaginer comment une telle recommandation aurait été suivie.
Les personnes non à risque pourront-elles malgré tout se faire vacciner ?
Toute personne qui souhaite se faire vacciner le peut puisque nous revenons au système habituel. De plus, la position du HCSP sera revue si le profil de gravité de la maladie changeait, ce qui n’est pas le cas pour l’instant. Nous attendons de voir ce qui se passera dans l'hémisphère Sud.
Les généralistes reprennent toute leur place dans cette stratégie vaccinale 2010-2011…
Toutes les conditions ou presque qui ont conduit à mettre en place une vaccination organisée ont disparu. Notamment, pas de contrainte de temps aussi forte. Il est donc normal de revenir au système habituel. Restera le problème de l'utilisation adéquate des vaccins multidoses pour les personnes qui relèvent du vaccin monovalent…
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature