Théâtre
Une salle de classe à l'abandon, un tableau qui est en fait un écran, des pupitres qui deviendront des cercueils, des tombereaux de livres jetés sur le sol - les livres de l'auteur dans l'édition de Bourgois. Rien d'autre. Des lumières, quelques mouvements. Mais la plupart du temps les interprètes s'adressent au public, le prennent à témoin. Jacques Nichet a souhaité cette simplicité qui n'interdit ni émotion ni réflexion. C'est sobre, simple comme la fidèle traduction de Wladimir Berelowitch. Et sur l'écran, les images d'archives de quelques jeunes soldats de retour au pays, éclopés...
Les autres, ces mères, ces épouses, ne les ont pas vu revenir. On leur a rapporté des cercueils de zinc. Elles racontent. Les permissions, les souvenirs anciens, les lettres, les prémonitions, les chagrins, la vie qui veut reprendre mais s'effondre pour jamais. Stéphanie Schwartzbord, Océane Mozas, Christine Brücher sont les trois interprètes, égales en beauté et en talent, mobiles, tenues, dignes, touchantes de ces adresses pudiques et sincères, terribles et sourds réquisitoires contre l'absurdité de cette guerre. De toute guerre.
Théâtre de la commune d'Aubervilliers, petite salle, à 21 h du mardi au samedi, à 16 h 30 le dimanche (01.48.33.16.16). Durée : 1 h 30 sans entracte. Jusqu'au 29 mars. Le livre de Svetlana Alexievitch est publié par Christian Bourgois. Diffusion sur France Culture le 18 mars à 20 h 30.
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