Fractures
« Parmi 100 femmes françaises qui atteindront cette année l'âge de 50 ans, 40 présenteront avant la fin de leur vie, en l'absence de prévention, une fracture par fragilité osseuse touchant le poignet, les vertèbres ou l'extrémité inférieure du fémur, compromettant leur qualité de vie et pouvant avoir aussi, à travers la redoutable fracture du fémur, des conséquences mortelles. » Cette estimation d'épidémiologie prospective situe en trois nombres l'ampleur du phénomène et du risque.
C'est dire l'importance que revêt l'ouvrage de P.-J. Meunier et de ses collègues de la région lyonnaise pour tout praticien libéral, notamment généraliste ou gériatre.
Densité minérale osseuse
« L'ostéoporose », dans sa seconde édition, mise à jour, se veut un ouvrage exhaustif.
Il commence donc classiquement par des définitions. Celle de l'OMS notamment, devenue internationale repose sur la densité minérale osseuse (DMO) : « Normale : DMO supérieure à un écart type en dessous de la moyenne des sujets jeunes. Ostéopénie : DMO comprise entre 1 et 2,5 écart types en dessous de la moyenne des adultes jeunes. Ostéoporose : DMO inférieure à 2,5 écart types en dessous de la moyenne des adultes jeunes. Ostéoporose établie (ou sévère) : DMO inférieure à 2,5 écart types en dessous de la moyenne des adultes jeunes, avec existence d'une ou plusieurs fractures par fragilité osseuse. »
Deux types d'ostéoporose
La suite de l'ouvrage s'intéresse aux mécanismes de la perte osseuse. Les auteurs y expliquent que « l'accélération du remodelage osseux précipite la perte osseuse qui résulte d'un bilan négatif entre les différentes activités cellulaires du tissu osseux ». Ils rappellent l'existence de deux types d'ostéoporose. Celle de type I, qui atteint les travées osseuses et l'os spongieux, se voit surtout en postménopause ; elle se traduit essentiellement par des tassements vertébraux et des fractures de l'avant-bras. L'ostéoporose de type II intéresse l'os spongieux et l'os compact ; elle concerne les deux sexes et « est responsable des fractures de l'extrémité supérieure du fémur ».
Diagnostiquer avant la première fracture
« L'âge et la ménopause sont les deux déterminants principaux de la perte osseuse qui conduit à l'ostéoporose. »
Au chapitre du diagnostic, une « ostéoporose doit être systématiquement évoquée devant toute fracture, surtout si le traumatisme causal est minime ». La radiographie n'a pas perdu ses droits, « le critère exigé pour le diagnostic de tassement vertébral est le suivant : réduction de plus de 20 % du mur antérieur par rapport au mur postérieur, ou de la distance verticale interplateaux sur l'une des hauteurs de la vertèbre ». Mais l'absorptiométrie biphotonique à rayons X reste l'examen clé. Elle présente de multiples avantages : temps d'examen court ; faible irradiation (1/50 d'un cliché pulmonaire), reproductibilité et exactitude supérieure à 95 %. Son objectif « consiste à établir un diagnostic précoce d'ostéoporose avant la survenue d'une fracture ». Et s'il fallait tirer un message essentiel de l'ouvrage ce serait bien celui-ci : « Il est possible de diagnostiquer l'ostéoporose avant la première fracture et de la traiter avec succès. »
Le traitement
Le traitement, justement, occupe la seconde partie de l'ouvrage, avec bien évidemment en priorité celui de l'ostéoporose postménopausique. Dans le chapitre consacré au traitement hormonal substitutif (THS), les auteurs précisent que « la durée idéale du THS pour la protection osseuse est estimée à dix ans. En dessous de sept ans, il ne persisterait pas d'effet résiduel à un âge avancé, en particulier au delà de 75 ans ». « Son action ne consiste pas à restaurer la masse osseuse... : le gain osseux maximal rapporté par la littérature ne dépasse pas 10 % ».
Quittant l'univers de la femme ménopausée, l'ouvrage s'achève sur les terrains particuliers, dont l'ostéoporose masculine, suivis d'une autoévaluation.
« L'ostéoporose », Pierre-J. Meunier, Jean-François Brantus, Roland Chapurlat, Guillaume Chevrel, Elisabeth Fontanges, Emmanuelle Vignot. Collection Consulter/prescrire, une coédition « Masson » et « le Quotidien du Médecin », 224 pages, 33 euros.
Disponible en librairie. On peut aussi commander cet ouvrage en écrivant à : Editions Masson, service clients, BP 16, 75261 Paris Cedex 06 ou directement sur le site www.masson.fr.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature