« Innocence », de Mamoru Oshii

Tout ce qui brille...

Publié le 24/05/2004

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DEUX DOCUMENTAIRES et deux dessins animés sur 19 films en compétition, c'était l'audace de la sélection 2004. Sauf que les dessins animés, étant deux suites, n'auront surpris personne. « Shrek 2 » a le mérite d'être distrayant et de témoigner du savoir-faire américain en matière d'animation. « Innocence. Ghost in the Shell 2 » est, si l'on en croit les spécialistes, l'un des meilleurs témoignages du savoir-faire des Japonais, qui ont créé avec les mangas (BD et cinéma) un genre à part entière.
Visuellement, le film est très impressionnant, et même beau si l'on aime ce trait stylisé et ces débordements de couleurs brillantes. Décrivant un monde futur (pas si lointain, 2032) très numérisé, il parvient à créer une atmosphère.
Reste à s'intéresser à l'histoire et à son héros cyborg qui enquête sur des poupées-robots devenues meurtrières. Lui et son partenaire - comme à Hollywood, les policiers vont par deux - ont des citations prétentieuses pour chaque situation (Descartes, la Bible, Milton, Confucius, entre autres). C'est que le réalisateur, fort du succès mondial de « Ghost in the Shell » (1995), d'ailleurs mieux accueilli aux Etats-Unis et en Europe que dans son pays, réfléchit beaucoup, et en particulier à la déshumanisation du monde et à cette curieuse manie qu'ont les hommes de fabriquer les robots à leur image.
Les adolescents ont l'habitude de cet univers artificiel qui est celui de certains jeux vidéo. Les adultes auront du mal à y entrer. Rien ne les y oblige.

> R. C.