Ça y est, c’est fait ! Voilà donc les Unions régionales en ordre de marche. Dans les semaines à venir, vos représentants vont pouvoir désigner leurs nouveaux patrons. Au boulot ! Une fois la parenthèse de la campagne refermée, on peut espérérer que le bon sens et le travail en commun l’emporteront, même entre élus de bords opposés… Mais n’allons pas trop vite. Saisis de plusieurs recours, les tribunaux pourraient bien gâcher la fête… Et même s’ils ne trouvaient rien à redire au scrutin, quelles dynamiques post-électorales pourraient vraiment en découler ? Il n’est pas dit, en effet, qu’elles permettront de faire bouger les choses aux niveaux national comme régional.
Au plan conventionnel, la situation semble pourtant limpide. Du moins, sur le papier. L’axe CSMF-SML, majoritaire, est, de facto, le seul à même de signer un accord durable avec la Cnamts. Un scénario que même dans ses rêves les plus fous, Frédéric Van Roekeghem n’aurait osé imaginer ! Cela augure-t-il d’un accord rapide sur la nouvelle convention ? Pas si sûr. À Cannes, le mois dernier, lors de l’Université d’été de la CSMF, le directeur de la Cnamts a surpris son monde en donnant rendez-vous… en 2012 ! D’ici là, les généralistes devront donc se contenter d’un C à 23 euros, cadeau de Nouvel An du Président… et poire pour la soif, en attendant la présidentielle.
À l’échelle régionale, l’horizon n’est pas plus dégagé. Un paradoxe, six mois après la mise en place des Agences régionales de santé et alors que les URPS étrennent leurs habits neufs. On pourrait en attendre un renouveau de la négociation au plus près des acteurs de santé, passant par la PDS et englobant les pratiques professionnelles et la démographie médicale. Parions qu’il n’en sera rien. Géants au plan hospitalier, les ARS, sont sans doute condamnées à rester des naines sur le versant ambulatoire. Au gré de ses versions successives, la loi « HPST » a en effet sérieusement raboté leurs moyens d’intervention. Et, pour ne rien arranger, vos syndicats ne semblent pas du tout disposés à laisser à leurs élus carte blanche et bride sur le cou pour traiter avec les nouveaux « préfets sanitaires ». Aux yeux des vainqueurs du scrutin, l’ARS reste ce grand méchant loup avide de dévorer la médecine libérale. Et si ce n’était finalement qu’un tigre de papier, avec des griffes en carton-pâte ?
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature