– Immanquable : « la Réunification des deux Corées » -Sous ce titre étrange, Joël Pommerat déploie un spectacle composé d’une suite de scènes mystérieuses, plongées dans des lumières fascinantes. Certaines sont inspirées d’auteurs contemporains (Pinter), mais sont pour la plupart composées par ses soins et mises au point avec sa troupe. Histoires de couples et de famille, images fortes, comédiens qui savent passer en un éclair d’une humeur à l’autre. Un chef-d’œuvre de spectacle à ne rater sous aucun prétexte (Odéon, Ateliers Berthier, jusqu’au 31 janvier, durée 1 h 50)
– Musicale : « les Élans ne sont pas des animaux faciles » - Encore un titre insolite, pour un divertissement en musique, très original et irrésistible. Écrit par Frédéric Rose et Vincent Jaspard, mis en scène par Laurent Serrano, il mêle des considérations qui ont l’air anodines mais basculent dans l’absurde et des morceaux musicaux très bien conduits. C’est très drôle et cela met de très bonne humeur (Théâtre Michel, durée 1 h 30).
– Classique : « la Double Inconstance » - Une des plus belles des comédies de Marivaux, interprétée par sept des très brillants acteurs de la Comédie-Française, sous la direction d’Anne Kessler. Une histoire cruelle de jeunes amoureux (Stéphane Varupenne et Adeline D’Hermy), manipulés par un prince brillant et cynique (Loïc Corbery) et son amie Flaminia (Florence Viala)... (Comédie-Française, en alternance jusqu’au 1er mars, durée 2 h 15 sans entracte).
– Comique : « Deux hommes tout nus » - La nouvelle pièce de Sébastien Thiéry est l’un des très grands succès de la saison. Un avocat brillant, que joue magistralement François Berléand, se retrouve un jour au lit, chez lui… avec l’un de ses collaborateurs, qu’interprète l’auteur lui-même. Sa femme, Isabelle Gélinas, a bien du mal à croire ses explications embarrassées. Il engage une escort-girl, Marie Parouty (une scène épatante), mais rien n’y fait. Où est la vérité ? Dans le rire qui secoue le public (La Madeleine, durée 1 h 40).
– Coquine : « la Vénus à la fourrure » - Inspirée du texte de Léopold de Sacher-Masoch, la pièce de l’Américain David Ives est prétexte à un face-à-face brillantissime entre une comédienne qui veut absolument décrocher un rôle, Marie Gillain, aussi belle que douée, et un metteur en scène exaspéré puis séduit, Nicolas Briançon, excellent. C’est drôle, jamais trivial, très bien mis en scène par Jérémy Lippmann (Tristan-Bernard, durée 1 h 25).
– Historique : « la Colère du Tigre » - Une belle histoire, celle de l’amitié de Georges Clemenceau et de Claude Monet. L’homme politique a mis tout son poids pour que l’Orangerie puisse accueillir « les Nymphéas », mais le peintre ne veut rien entendre. Un face-à-face jubilatoire, bourru, tendre, entre Michel Aumont et Claude Brasseur. Deux femmes éclairent le paysage délicat imaginé par Catherine Bluwal, Sophie Broustal et Marie-Christine Danède (Montparnasse, durée 1 h 30).
– Politique : « les Cartes du pouvoir » - Connu par sa série télévisée, « House of Cards », Beau Willimon a collaboré, alors qu’il était encore étudiant, à certaines campagnes politiques. Il en connaît les mécanismes de l’intérieur et a parfaitement dosé ses ingrédients, entre admirations viriles, rivalités, coups tordus et filles ambitieuses. Bien adaptée, la pièce est très efficace et très bien jouée, notamment par Thierry Frémont, Raphaël Personnaz, Francis Lombrai (Hébertot, durée 1 h 50).
– Poétique : « J’ai terriblement envie de vivre » - Corine Juresco et Bruno Abraham-Kremer ont plongé dans l’ensemble des écrits d’Anton Tchekhov et scruté sa vie : le médecin, le voyageur, celui qui se dévoue aux autres, le reporter et l’écrivain. Bruno Abraham-Kremer est seul en scène et se fond dans la vie d’un homme de grand courage moral et physique, un homme engagé et un poète dont les œuvres nous parlent au présent. C’est très simple et bouleversant (Petit-Saint-Martin, durée 1 h 35).
– Ludique : « On a perdu la lune ! » -
Un spectacle pour les enfants mais qui n’ennuie jamais les parents. Une histoire simple et pleine de charme et de fantaisie. Écrite par Daphné Tesson et mise en scène par Philippe Fenwick, elle est traitée avec inventivité par la scénographe et costumière Sabine Schlemmer. C’est aussi joli que drôle, et très bien joué. Idéal pour les tout-petits (Théâtre de Poche-Montparnasse, durée 45 minutes).
– Transatlantique : « Novecento » - Accompagné d’une petite et excellente formation musicale, André Dussollier fait revivre le très beau livre d’Alessandro Barrico. La destinée unique d’un enfant né et abandonné sur un paquebot transatlantique, qui va devenir un pianiste exceptionnel. Le comédien, qui rêvait d’adapter ce texte depuis longtemps, en donne une version dansante et mélancolique, très touchante (Rond-Point, durée 1 h 30).
– À l’italienne : « le Jardin des amours enchantées » - Un Goldoni joué avec tendresse et allégresse dans le petit temple de la culture italienne à Paris. Attilio Magguili, qui a adapté une comédie de son maître vénitien, dirige ses camarades avec malice. De jolis costumes, des masques, une simplicité amicale, tout ici est affaire de générosité. Il faut soutenir ce lieu unique et ses artistes sincères (Comédie italienne, durée 1 h 45).
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