LE POINT DE DÉPART : séparée par son père de celui qu'elle aime, Pauline, riche héritière, se jette sur un employé de papa et, tombée enceinte, est contrainte de l'épouser. Un homme mystérieux fait alors intrusion dans sa vie. «Les personnages, explique Bourdieu , sont tous à leur manière des tyrans, cherchant constamment à faire intrusion dans la vie des autres, à forcer leur intimité au nom de leur passion.»Cela pourrait être un épouvantable drame, et il y a effectivement de la violence, des coups, du sang. Et pourtant cela évolue en quasi-fantaisie, pas si macabre. Rupture de ton assumée et même voulue par le réalisateur, qui laisse perplexe. Une fois découvert le véritable mobile de l'intrus, une fois résolue l'énigme policière, il ne reste plus que le travestissement et la mascarade, aux limites du n'importe quoi.
Certains spectateurs pourront trouver la dernière partie jubilatoire. Elle fait surtout des personnages des marionnettes qui s'agitent sans véritable sens. On peut dire que Pauline est folle, on n'est guère avancé. Qu'elle soit une nantie, une « héritière » (comment éviter la référence aux oeuvres du père du cinéaste ?) qui apparaît fascinée par l'homme modeste qui débarque chez elle, ne justifie pas tous ses faits et gestes.
À défaut de trouver dans « Intrusions » une vérité intime, on y appréciera la qualité de l'interprétation. Pas seulement celle de Natacha Régnier, dans un mélange très hitchcockien (grande référence de l'auteur) de retenue, voire rigidité et froideur, et de passion. Ou celle de Denis Podalydès, impeccablement énigmatique. Mais aussi Jacques Weber, à la présence massive, Amira Casar, en soubrette elle aussi porteuse de références, Éric Elmosnino, Françoise Gillard, Francis Leplay.
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