Quelque 700 spécialistes se sont portés bénévolement au chevet des Toulousains dans les heures qui ont suivi l'explosion du 21 septembre. Ils ont accompli un travail « exceptionnel », a expliqué à l'AFP le Dr Jean-Pierre Bouchard, psychologue en milieu hospitalier.
« Vu l'ampleur de la catastrophe, Toulouse constitue sûrement une première en matière de soutien psychologique, estime le Dr Bouchard. Grâce à l'appel lancé par le maire Philippe Douste-Blazy dans les heures qui ont suivi l'explosion, de très nombreux spécialistes se sont mobilisés bénévolement. Jusqu'à 700 " psy " ont travaillé, de près ou de loin, dans les cellules de soutien. A ma connaissance, c'est la première fois qu'une telle mobilisation se produisait et que le travail de "debriefing" a pu démarrer aussi vite. Le nombre de victimes aussi est exceptionnel. On peut aujourd'hui estimer à 150 000 le nombre de victimes psychiques de la catastrophe. »
Une explosion de ce type, rappelle Jean-Pierre Bouchard, a produit des effets sismiques, lumineux ou de souffle « qui provoquent des stimuli particulièrement aigus, dont l'impact décroît avec les jours qui passent ». Parmi les troubles immédiats observés, « l'hébétude, l'angoisse, les troubles du sommeil ou encore les cauchemars ». Puis, dans les jours qui ont suivi, « de nombreuses victimes ont revécu l'explosion elle-même ou les scènes de panique qui l'ont accompagnée ».
« Aujourd'hui, grâce aux debriefings accomplis, ces troubles ont largement disparu, dit le praticien . Sans ce travail, les troubles finissent toujours par resurgir chez les victimes, même des années plus tard. Un mois plus tard, seule une minorité continue à souffrir de ces troubles et devra continuer à être suivie. »
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature