DE NOTRE CORRESPONDANTE
PAS FACILE d'attirer les citoyens à l'hôpital pour leur délivrer un message de prévention, quel qu'il soit… Devant ce constat, c'est l'hôpital et la ville de Toulouse, par le biais de sa communauté municipale de santé, qui ont décidé d'aller à la rencontre des habitants. Ils se sont associés pour cela au groupe pharmaceutique sanofi-aventis, qui consacre un budget annuel d'un million d'euros à la politique de prévention en soutenant des initiatives locales. Les Rencontres santé, gratuites et ouvertes au grand public, dont le coup d'envoi vient d'être donné à Toulouse, visent donc à relayer l'action du CHU en matière de prévention et à améliorer la synergie ville-hôpital. Pour le professeur de santé publique Jean Ferrières, président du comité scientifique de ces rencontres, «il s'agit de mettre l'accent sur la prévention, particulièrement développée en Europe du Nord, mais beaucoup moins chez nous».
L'idée a germé lors du printemps de la prévention, une journée de dépistage des maladies cardio-vasculaires, organisée par les libéraux et les infirmiers en mai dernier à Toulouse. L'opération, gratuite et ouverte à tous, avait attiré un public nombreux sous une simple tente dressée au milieu de la place du Capitole. «Nous avions été effarés de constater le nombre de gens non dépistés, confie le Pr Ferrières. Le principe des Journées santé est le même: il s'agit d'informer les gens sur les outils qui sont à leur disposition.»
Tabac, cancer, troubles alimentaires, diabète, vieillissement… Ces maladies et ces grands thèmes de santé seront abordés successivement lors de débats animés par des scientifiques, membres du comité de pilotage et des associations. Selon les thèmes, les messages seront violents ou optimistes, mais toujours préventifs. Le film choc de la réalisatrice canadienne Nadia Collot, « Tabac, la conspiration », a donné le ton lors de la première conférence. Mais ce sont plutôt des messages d'espoir qui seront liés à la conférence consacrée à la maladie d'Alzheimer. «Il s'agira de montrer une autre image de la maladie à ceux qui sont concernés par une pathologie grave, et notamment d'informer le public sur le diagnostic précoce. Des intervenants représentatifs de ce qui se fait dans la région seront présents», explique Marie-Claude Sudre, coordinatrice de la politique de prévention et de l'éducation sanitaire de la ville de Toulouse.
Les libéraux et l'éducation thérapeutique.
Au-delà de cette simple mission d'information, les organisateurs souhaitent qu'un débat s'instaure dans le public. «J'espère que des questions liées au partage public-privé dans la mise en place du cancéropôle à Toulouse émergeront. C'est finalement le noeud du problème et, en tant que citoyens, ils sont en droit de poser la question», confie le Pr Ferrières.
Autre sujet qui sera certainement abordé, selon lui, dans la continuité des états généraux de prévention voulus par le ministre de la Santé, Xavier Bertrand : «Le temps que peuvent consacrer les médecins libéraux à l'éducation thérapeutique du patient par le biais de consultations annuelles ou bisannuelles de prévention.» Les libéraux seront en effet en première ligne, totalement associés à la démarche ; ils sont membres du comité de pilotage des rencontres.
Des rencontres interactives
Le coup d'envoi a été donné le 1er mars avec une conférence consacrée au tabac et au cancer. Avant chaque débat, chacun peut poser ses questions par mail : rencontres.sante@mairie-toulouse.fr.
Au programme :
– le 19 avril, mieux manger pour bien vivre, troubles de l'alimentation, boulimie-anorexie ;
– le 7 juin : se bouger, c'est la santé ;
– le 13 septembre : vivre au mieux le grand âge, Alzheimer ;
– le 15 novembre : drogue, alcool, IST, quels risques ; adolescents et comportements à risque.
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