DE NOTRE CORRESPONDANTE
L'ANNEE 2005 marque l'arrivée de la technologie du XXIe siècle à l'institut Claudius-Regaud de Toulouse : le seul établissement de la région Midi-Pyrénées à être doté d'un Tep-scan depuis un an et demi. Afin d'optimiser l'utilisation de ce matériel de pointe, le centre vient de mettre en place un site Web dédié à la prise de rendez-vous à distance pour tout le réseau Oncomip (réseau de soins cancérologiques en Midi-Pyrénées). Une minirévolution qui bouleverse l'ordre des choses et améliore l'accès aux soins.
En effet, jusqu'à présent, les spécialistes (oncologues, radiothérapeutes, gastro-entérologues...) de la région prenaient rendez-vous pour leurs patients dès qu'il leur semblait qu'un examen par Tep était indispensable ; aujourd'hui ces mêmes médecins doivent au préalable faire une demande à distance, directement depuis leur PC. Ils remplissent une fiche détaillée contenant la description précise de l'état du malade et indiquent les conclusions de la réunion concert pluridisciplinaire (obligatoire).
La demande est alors examinée par des experts de Claudius-Regaud, et le rendez-vous, s'il est jugé nécessaire, est donné dans les meilleurs délais en fonction de la condition du patient. Le délai d'attente maximal pour un Tep atteint actuellement quinze jours.
L'objectif ? Pour le Pr Nicolas Daly Schveitzer, directeur de l'institut Claudius-Regaud, « il s'agit avant tout de réguler l'accès à cette technologie, en organisant un prétri des indications ; et d'éviter ainsi la pagaille créée par l'accès à ces appareillages de pointe ». Actuellement, une quarantaine de spécialistes de la région sont déjà connectés au site de rendez-vous par un mot de passe. Et depuis la mise en service du site Web il y a quelques semaines, le rendement du Tep a été amélioré. « Nous réalisons actuellement huit examens par jour et seulement trois ou quatre demandes ont été refusées. Les spécialistes s'en tiennent alors à notre avis sans problèmes », précise Pierre Canal, responsable du système d'informations à l'institut. « D'ici à quelques mois et si ce mode de fonctionnement se révèle positif, nous envisagerons de l'étendre à d'autres types d'examens, par exemple les consultations de séméiologie, afin d'orienter d'emblée nos patients vers le bon interlocuteur », précise le Pr Nicolas Daly Schveitzer.
Autre révolution au centre régional de lutte contre le cancer, l'ouverture de deux blocs opératoires ultramodernes équipés de plusieurs caméras : l'image est distribuée par caméras extérieures ou endoscopiques. Les deux blocs sont équipés de bras plafonniers électromécaniques, ce qui libère le sol et facilite les procédures. Mais la grande particularité, c'est l'accès direct, depuis les blocs, aux dossiers informatisés et enrichis d'images des patients. Pour le professeur en cancérologie Denis Querleu, chef du département chirurgie à l'institut, « c'est évidemment un progrès énorme. Les informations concernant un patient que le chirurgien pouvait mettre deux jours à récupérer depuis son cabinet sont aujourd'hui accessibles en temps réel pendant l'opération. Pour le chirurgien, la prise de décision est facilitée. Pour le patient, la traçabilité est assurée et la qualité des soins améliorée ». Le temps d'opération et d'intervention chirurgicale est optimisé. Surtout, tout est codé, en particulier le matériel implantable. Il n'y a pratiquement plus de dossier papier. Ces blocs sont d'abord utilisés pour des opérations spécifiques : des interventions impliquant l'endoscopie, associant la chimiothérapie, ou encore la radiothérapie.
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