Toujours la tempête ? Calme plat

La météo avait pronostiqué un avis de tempête. C’est plutôt le calme plat qui règne sur le vaste plateau des Ateliers Berthier. N’est pas Shakespeare qui veut. Le titre de la pièce reprend un vers du Roi Lear. Mais loin de la folie du pouvoir disséquée dans les grandes pièces de Shakespeare, le texte est sage, didactique. Il patine durant la première partie avant de s’accélérer brusquement après l’entracte. L’auteur de la pièce, Peter Handke, est pourtant l’un des plus grands dramaturges contemporains. Mais en dressant sur l’autel de la piété familiale un hommage ému à sa famille slovène décimée lors de la Seconde Guerre mondiale, il offre là un texte consensuel qui ne risque pas de se briser sur les récifs de la mémoire historique. Alain Françon s’efforce au mieux d’animer le récit. Mais on l’a connu mieux inspiré. Quant aux comédiens, ils jouent un ton au-dessous de leur grand talent. On attendait une leçon de théâtre. On nous dispense à la place un cours d’histoire et de géographie. Il n’est pas sûr que le spectateur y gagne...